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Essai des Meta Ray-Ban Display : premières lunettes connectées couleur

Meta a invité des participants à Londres pour découvrir en avant-première les nouveautés du Meta Connect 2025, notamment les Meta Ray-Ban Display. Les Meta Ray-Ban Display, présentées comme étant bien plus épaisses que les modèles précédents, pèsent 69 grammes et ont une autonomie de 6 heures d’usage mixte, avec un boîtier permettant de recharger jusqu’à 30 heures au total.

Meta nous a conviés à Londres pour découvrir en avant-première ses nouveautés présentées lors du Meta Connect 2025, notamment les nouvelles Meta Ray-Ban Display. Voici nos premières impressions.
Crédit photo : OtaXou

Meta, anciennement Facebook, connaît une période florissante. Bien que ses efforts en matière de métavers n’aient pas donné de résultats significatifs, l’entreprise a réussi à s’imposer dans une nouvelle catégorie : celle des lunettes connectées. Elle se classe aujourd’hui comme le premier fabricant mondial, bénéficiant d’une avance due à la confiance et au développement d’un produit bien avant les autres.

Les Ray-Ban Meta rencontrent un vif succès, mais le constructeur souhaite aller plus loin. Alors que se déroulait la Meta Connect 2025, nous avons eu la possibilité de tester les Meta Ray-Ban Display en avant-première lors d’un événement à Londres quelques semaines avant leur lancement. Que valent donc ces lunettes connectées avec un écran intégré ?

Des Meta Ray-Ban Display imposantes, mais confortables

Il est indéniable que les Meta Ray-Ban Display ont eu un impact sur nous, comme c’est souvent le cas avec les meilleures nouvelles technologies. Physiquement, cependant, des doutes subsistaient. Bien que leur construction soit similaire à celle des Ray-Ban Meta classiques, il est clair que ce produit est plus épais dans l’ensemble.

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Crédit photo : OtaXou

Le constructeur présente ce choix comme audacieux, une caractéristique souvent mise en avant par le marketing américain. Cela s’inscrit dans une tendance mode, où les lunettes se veulent plus affirmées. Les designs modernes abandonnent la finesse pour des montures qui donnent l’impression d’encadrer le visage comme une œuvre d’art contemporain, et les Meta Ray-Ban Display s’inscrivent dans cette même dynamique. Cela dit, il est difficile d’échapper à la réalité : nous avons ici un petit ordinateur sur le nez.

Avec un poids de 69 grammes, elles restent suffisamment légères pour un usage quotidien. De plus, le constructeur a repensé le design des branches, qui sont désormais légèrement flexibles vers l’extérieur, permettant une meilleure adaptation aux différentes formes de visages. La convivialité pour les têtes larges est à noter, car plus que le modèle précédent, les Meta Ray-Ban Display épousent plus naturellement nos contours.

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Crédit photo : OtaXou

À noter que ce modèle ne prévoit que la compatibilité avec des verres photochromiques qui s’ajustent automatiquement à la luminosité. L’objectif est clair : ces lunettes sont conçues pour être portées dans diverses conditions, et pas uniquement pour les vacances. Toutefois, tous types de corrections seront pris en charge, bien qu’initialement dans une offre limitée. L’autonomie pour cette fonction reste toutefois assez modeste, avec 6 heures d’usage mixte, le boîtier offrant une recharge totale de 30 heures.

Un écran intégré, lisible et flou à la fois

La principale nouveauté qui a suscité notre intérêt est l’intégration d’un écran dans ces Meta Ray-Ban Display. Bien que ce ne soit pas la première fois que nous rencontrons un écran de ce type, la solution proposée par le constructeur est indiscutablement la meilleure que nous ayons vue jusqu’à présent.

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Crédit photo : OtaXou

Situé uniquement sur la lentille droite, l’écran mesure environ 4 cm par 4 cm et affiche une définition de 600 x 600 pixels, promettant une luminosité maximale de 500 cd/m² qui s’ajuste automatiquement. Ainsi, si vous regardez directement le soleil, l’écran affichera ses 500 nits sans difficulté, même si cette pratique est déconseillée. Ce qui reste impressionnant, c’est qu’il est indétectable pour l’interlocuteur, à moins de regarder spécifiquement l’écran. L’écran présente moins de 2 % de fuite de lumière, et il faut vraiment manipuler les lunettes sous différents angles pour apercevoir sa trame réfléchissante, capturant le signal de l’écran intégré à la branche droite.

L’affichage offre une expérience étrange, mais pas désagréable. D’une part, les couleurs sont vives, en particulier les nuances de rouge, qui se révèlent plus convaincantes que prévu. D’autre part, les tonalités plus foncées ont tendance à apparaître plus transparentes en l’absence d’une surface opaque. Cet effet, bien que surprenant, ne nuit pas à l’expérience, l’écran se plaçant à la frontière entre « regard réel » et « flou », rendant son utilisation intéressante.

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Crédit photo : OtaXou

Cependant, il est curieux de constater que pour l’œil, se concentrer sur cette zone particulière n’est pas évident. Nous avons éprouvé des difficultés à regarder l’interface sans que celle-ci ne paraisse légèrement floue. Cela dit, cette sensation est de fait acceptable et logique : l’idée est d’offrir des fonctionnalités pratiques sans nuire à la vision. Cette position et ce flou artistique renforcent tous deux l’aspect fonctionnel.

Essentiellement une smartwatch pour le regard

Mais que peut-on faire avec cet écran ? L’interface développée par Meta rappelle celle d’une montre connectée comme Tyzen ou Google Watch. Elle est épurée et offre peu de fonctionnalités, mais celles-ci sont bien pensées.

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Crédit photo : OtaXou

La première fonctionnalité primordiale est la possibilité de visualiser ce que l’appareil photo capture pour mieux cadrer ses images. Cela peut sembler banal, mais les utilisateurs des Ray-Ban Meta comprennent la complexité de cadrer à l’aveugle. Ici, nous pouvons enfin voir clairement, et cela change considérablement l’usage, surtout avec la possibilité de zoomer. Bien entendu, cette fonctionnalité est d’autant plus séduisante que l’appareil photo peut enregistrer des vidéos en 3K à 30 FPS ou en 720p en slow motion à 120 FPS.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule fonction intégrée qui met en avant les capacités techniques de la solution. Nous avons également une application de sous-titrage automatique pour les personnes qui s’adressent à vous. Bien que cela puisse paraître trivial, lors de la démonstration, plusieurs personnes ont commencé à parler en même temps, avec de la musique forte en arrière-plan, et les micros ont pu cibler uniquement la personne à qui l’on parle pour délivrer le sous-titrage. En temps réel, il suffit de tourner la tête pour changer de cible. Inutile ? Peut-être pas pour tout le monde : les malentendants pourraient y voir un avantage. Cette technologie peut également être utilisée pour la traduction en temps réel, que l’on trouve déjà sur des lunettes sur le marché.

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Crédit photo : OtaXou

Et bien sûr, il y a tout le reste, aisément imaginables. La gestion de sa playlist Spotify visuellement, écoutée via les haut-parleurs directionnels intégrés dans les tiges, la consultation de sa galerie photo, ou même la possibilité de vérifier les messages reçus. Il est également possible de cliquer sur un lien Instagram dans ces messages et d’ouvrir une photo ou vidéo directement depuis le réseau social. De plus, Meta AI se voit amélioré, permettant de modifier directement le rendu visuel d’une photo que vous capturez, si cela vous intéresse, et indépendamment de la provenance des données d’entraînement.

Pour un poignet en dollars : le Meta Neural Band

Les plus attentifs d’entre vous pourraient se demander comment naviguer dans tout cela. La réponse réside dans le véritable élément phare de cette expérience : le Meta Neural Band. C’est l’appareil qui nous a le plus impressionnés. Son apparence est simple, évoquant les montres connectées dotées de capteurs, avec un centre névralgique sur le haut. Cependant, son design se veut ordinaire : une bande de tissu respirante, comme beaucoup de montres connectées.

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Crédit photo : OtaXou

Cependant, ses capteurs, placés à la fois sur le haut de l’appareil et sur la bande, ont une mission différente : comprendre les gestes de votre main en analysant la tension musculaire et tendineuse sur votre poignet. Pour confirmer l’enregistrement de votre geste, un retour haptique doux se manifeste sous la forme d’une vibration.

Formez un poing, puis glissez votre pouce sur l’arrête des doigts : c’est ainsi que vous navigatez de haut en bas et de gauche à droite. Appuyez votre index sur votre pouce : cette action valide une sélection. Appuyez votre majeur sur votre pouce : cela correspond à la touche « précédent » sur un smartphone. Double tapez avec votre pouce sur votre poing fermé : Meta attendra votre commande vocale. Double tapez avec votre majeur sur votre pouce : l’écran disparaîtra, mais réapparaîtra sur commande.

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Crédit photo : OtaXou

Ces gestes peuvent sembler complexes à expliquer, mais leur utilisation s’avère intuitive. Nous avons mis moins de 5 secondes à saisir ces instructions et à les appliquer, car elles sont essentiellement comparables à celles que l’on utilise sur un smartphone, associées à celles d’un Meta Quest. C’est ce qui a véritablement surpris dans l’utilisation des Meta Ray-Ban Display : l’intuitivité, sans blocage réel. Nous avons rapidement pris l’habitude de placer nos bras sur nos jambes lors de conversations, tout en discrètement double-tapant pour cacher l’interface puis la rouvrir pour accéder à une autre fonctionnalité.

Et le meilleur, c’est que si le Meta Neural Band sert actuellement uniquement à naviguer sur ces lunettes connectées, qui peuvent également être contrôlées par la voix ou via une zone tactile située sur la tige droite, l’avenir semble prometteur. Meta envisage en effet ce produit comme potentiellement interagissant à l’avenir avec une plus large gamme de produits. Les Meta Ray-Ban Display pourraient ainsi constituer la porte d’entrée vers un écosystème matériel encore à développer, ce qui suscite notre curiosité.

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Crédit photo : OtaXou

Cependant, la limite de cette proposition est que ce bracelet doit également être rechargé. Il propose une autonomie maximale de 18 heures pour un usage mixte, mais les concepteurs de Meta précisent qu’il a été conçu pour être rechargé quotidiennement.

Date de sortie et prix des Meta Ray-Ban Display

Il va de soi que de tels produits novateurs ne sont pas donnés. Les Meta Ray-Ban Display seront vendues exclusivement en kit avec le Meta Neural Band, les deux étant considérés par la marque comme indissociables pour apprécier pleinement l’expérience.

Ce pack sera disponible à partir du 30 septembre aux États-Unis, uniquement en magasin et en quantité limitée pour ce lancement. En effet, la marque prévoit des démonstrations publiques pour convaincre les utilisateurs par l’expérience, ce qui semble être une bonne stratégie pour un produit dont le prix sera significativement plus élevé que les générations précédentes, fixé à 799 dollars.

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Quel sera le prix en euros ? Cela reste incertain, car les consommateurs français ne pourront acquérir le produit que « début 2026 » sans plus de précisions. Seule l’Amérique sera concernée par cette première vague, servant de test pour cette nouvelle génération de lunettes connectées séduisantes technologiquement, mais dont le profil d’utilisateur typique demeure flou.

En effet, les Ray-Ban Meta ont su séduire les accrocs des réseaux sociaux. Toutefois, avec un tarif élevé, la nécessité de recharger quotidiennement tant les lunettes que le bracelet, et un design toujours plus imposant risquant de déplaire, on se demande qui d’autre que les créateurs de contenu pourrait être intéressé par ces fonctionnalités. Cette question reste ouverte, mais une chose est sûre : les premiers acheteurs de cette nouvelle génération détermineront son orientation.

Ray-Ban Meta Gen 2 et Oakley Meta Vanguard

Bien que les Meta Ray-Ban Display aient été la star de la présentation, Meta souligne son ambition de créer un écosystème de produits. Nous avons également eu l’occasion de découvrir les Ray-Ban Meta 2 ainsi que les Oakley Meta Vanguard.

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Crédit photo : OtaXou

Pour ces dernières, c’est assez simple : il s’agit de la dernière version des Ray-Ban Meta, dotée d’une meilleure batterie et de belles améliorations logicielles. Ces nouvelles lunettes promettent en effet 8 heures d’autonomie, soit le double du modèle précédent, ainsi qu’une prise en charge des vidéos en 3K à 30 FPS, hyperlapse ou slow motion en 720p à 120 FPS.

Le capteur reste le même, mais le matériel et le logiciel ont été optimisés. Si vous n’avez pas encore acquis la version précédente, qui recevra les nouvelles fonctionnalités via une mise à jour, ces lunettes seront disponibles le 17 septembre à 419 euros, avec de nouvelles couleurs saisonnières.

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Crédit photo : OtaXou

Les Oakley Meta Vanguard, quant à elles, sont des lunettes de sport, bénéficiant essentiellement des mêmes évolutions techniques, mais avec un changement impactant. Le capteur de 12 mégapixels à champ de vision de 122° est parfaitement centré, offrant ainsi un rendu plus proche de celui d’une action cam. Cela en fait clairement des lunettes destinées à des situations sportives, intégrant deux boutons personnalisables pour lancer des actions, et un mode sans « Hey Meta » pour actuver la capture d’un simple cri. Les 5 micros sont en outre conçus pour permettre la reconnaissance vocale, peu importe les conditions, y compris en cas de vent fort.

À cela s’ajoutent des intégrations avec Garmin et Strava pour capturer en direct vos données biométriques à intégrer dans vos vidéos avant de les partager sur les réseaux sociaux pour sportifs. De plus, Apple Health et Google Health sont également supportés, bien que le rendu de ces données ne soit pas en temps réel, mais après capture. Cette ouverture est appréciable.

Les Oakley Meta Vanguard seront mises en vente à 549 euros à partir du 21 octobre en France.