Conflit israélo-palestinien : Jerry de Ben & Jerry’s ne reste pas.

Jerry Greenfield a annoncé mercredi quitter l’entreprise Ben & Jerry’s en raison de désaccords sur les « valeurs » de l’entreprise. Unilever est en train de scinder sa division glaces sous le nom de « The Magnum Ice-Cream Company », qui deviendra une entreprise séparée en novembre, basée à Amsterdam et cotée principalement sur la place néerlandaise.

« Je ne peux plus, en toute conscience, […] rester un employé de Ben & Jerry’s ». Jerry Greenfield, l’un des cofondateurs de Ben & Jerry’s, a annoncé mercredi qu’il quittait l’entreprise en raison de désaccords sur ses « valeurs ». La célèbre marque américaine de crèmes glacées, vendue à Unilever en 2000, a reçu cette nouvelle par le biais d’une lettre postée mardi soir sur X par son cofondateur Ben Cohen.

Fondée en 1978, Ben & Jerry’s revendique son engagement en faveur de la protection de l’écologie, du respect des droits humains et de la lutte contre les inégalités. Lors du rachat par Unilever, l’entreprise avait expressément conservé le droit de préserver son « intégrité » à travers un conseil d’administration indépendant.

L’entreprise « a été réduite au silence », mise à l’écart par crainte de contrarier le pouvoir, à un moment où l’administration américaine « s’attaque aux droits civiques, au droit de vote, aux droits des immigrants, des femmes et de la communauté LGBTQ », a déclaré Jerry Greenfield dans sa lettre. Il a également exprimé sa déception face à la perte de cette indépendance, qui était le fondement même de leur vente à Unilever.

Unilever, de son côté, est en train de scinder sa division glaces sous le nom de « The Magnum Ice-Cream Company », qui deviendra une entreprise distincte en novembre, basée à Amsterdam et cotée principalement sur la bourse néerlandaise.

Les relations entre Unilever et sa filiale Ben & Jerry’s ont été marquées par des tensions ces dernières années sur des questions politiques et sociales. La marque, connue pour son activisme, n’avait pas réussi en 2022 à empêcher Unilever de vendre ses glaces dans les colonies de Cisjordanie, ce qui, selon elle, était contraire à ses valeurs. Ben Cohen et Jerry Greenfield avaient sollicité la semaine dernière, dans une autre lettre ouverte, que la marque retrouve son indépendance.

« Nous ne partageons pas le point de vue de M. Greenfield et avons souhaité engager un dialogue constructif avec les deux cofondateurs sur la manière de renforcer la position forte de Ben & Jerry’s dans le monde, fondée sur ses valeurs », a réagi un porte-parole de l’entreprise.

En mai, Ben Cohen avait été expulsé d’une audition parlementaire à Washington après avoir dénoncé le soutien du gouvernement américain à Israël dans sa guerre à Gaza.