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Pérou : 1.600 touristes évacués du Machu Picchu après manifestation dégénérée

Environ 1.600 touristes, dont de nombreux étrangers, ont été évacués du site archéologique du Machu Picchu en raison d’une manifestation locale qui a dégénéré en affrontements avec la police. Le Machu Picchu, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1983, accueille en moyenne 4.500 visiteurs par jour, dont un grand nombre d’étrangers.


Il n’était pas prudent de visiter le Machu Picchu mardi. Environ 1 600 touristes, dont de nombreux étrangers, ont été évacués du célèbre site archéologique au Pérou en raison d’une manifestation locale qui a dégénéré en affrontements avec la police.

Au terme du deuxième jour de blocage de la seule voie ferrée menant à la célèbre citadelle inca, les autorités ont réussi à évacuer 1 400 touristes dans la matinée, puis 156 autres dans la soirée.

Le service ferroviaire vers la citadelle avait été interrompu lundi après que des habitants ont bloqué les voies. Pour accéder au site, les visiteurs prennent généralement un train depuis Cusco, l’ancienne capitale de l’empire inca située à 110 km, jusqu’à Aguas Calientes. De là, ils empruntent un bus jusqu’au Machu Picchu.

Les habitants exigent le départ de la compagnie de bus qui assure ce dernier trajet, son contrat étant arrivé à échéance après trente ans de concession. Ils estiment qu’elle devrait être remplacée par une société appartenant à l’une des communautés impliquées dans la protestation.

Lundi, des rochers et des troncs d’arbres avaient été placés sur plusieurs tronçons de la voie ferrée. Cependant, dans la nuit de lundi à mardi, la police a réussi à dégager les voies. Les affrontements avec les manifestants ont entraîné 14 blessés parmi les forces de l’ordre, selon la police.

Environ 1 400 touristes ont pu être évacués vers Cusco, a annoncé la ministre du Tourisme, Desilu Leon, ajoutant que 900 autres restaient bloqués en raison d’une nouvelle action sur la voie.

Oscar Luque, représentant du Défenseur du Peuple à Cusco, a indiqué dans la soirée que les évacuations avaient repris, précisant que les manifestants avaient suspendu leur mouvement jusqu’à mercredi matin. « En ce moment, je suis dans un train avec tous les touristes qui étaient bloqués au Machu Picchu […]. Nous avons une liste de 156 touristes étrangers et péruviens », a-t-il précisé.

Parmi les touristes étrangers, il y a des Français, Japonais, Américains, Polonais, Brésiliens, Allemands et Portugais.

Dans le cas où d’autres touristes resteraient bloqués, ils pourraient être évacués demain avant huit heures du matin, a ajouté Oscar Luque, en indiquant que certains avaient choisi de rester sur place « de leur propre gré ».

Après l’interruption de l’opération d’évacuation, des touristes ont également confié à des journalistes sur place que les autorités leur avaient proposé de marcher plusieurs heures pour ensuite pouvoir prendre un bus ou un autre moyen de transport. « L’alternative qu’ils nous donnent […] est que nous marchions deux ou trois heures pour ensuite trouver un bus ou un autre moyen de transport. […] Dans mon cas, je ne peux pas parce que ma femme est enceinte », s’est plaint le Chilien Miguel Salas.

La manifestation est organisée par le Front de défense des intérêts du Machu Picchu, qui a annoncé dimanche dans un communiqué une action illimitée jusqu’à ce que la nouvelle société de transport commence à fonctionner.

Inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1983, le Machu Picchu accueille en moyenne 4 500 visiteurs par jour, dont un grand nombre d’étrangers, selon des chiffres officiels.

La citadelle, située à 2 438 mètres d’altitude, a été édifiée au XVe siècle sur ordre de l’empereur inca Pachacutec (1438-1470). Elle a été découverte en 1911 par l’explorateur américain Hiram Bingham.