Grève du 18 septembre : Un jeudi « noir » annoncé par les syndicats à Sébastien Lecornu
Jeudi, Sébastien Lecornu et les syndicats s’affrontent alors que ces derniers annoncent une « journée noire » au Premier ministre. Près de 200.000 personnes ont participé à une première journée de mobilisation le 10 septembre selon les autorités, et les centrales syndicales visent à dépasser un million de participants lors de la prochaine manifestation.
Le face-à-face s’annonce tendu jeudi entre Sébastien Lecornu et les syndicats. Ces derniers, qui appellent à faire grève et à manifester contre les mesures budgétaires « brutales » annoncées cet été, prévoient même « une journée noire » pour le Premier ministre, une semaine après son arrivée à Matignon.
Après avoir promis des « ruptures sur le fond », le Premier ministre a rencontré les syndicats représentatifs à tour de rôle, à l’exception de Frédéric Souillot (FO), dont l’entretien est programmé pour le 22 septembre. Cependant, les leaders syndicaux maintiennent leur appel à la grève et à la manifestation pour jeudi, avec l’ambition d’influer sur les futures orientations budgétaires. CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires seront donc unis dans la rue, une première depuis le 6 juin 2023, date de la dernière mobilisation contre la réforme des retraites.
Le budget « va se décider dans la rue »
Pour les organisations syndicales, les mesures proposées cet été sont d’une « brutalité sans précédent », évoquant « des coupes dans le service public, une énième réforme de l’assurance chômage, le gel des prestations sociales, la désindexation des pensions de retraite ». L’abandon par Sébastien Lecornu de la très controversée suppression de deux jours fériés envisagée par François Bayrou est « une première victoire », qui « confirme que nous sommes en position de force », déclare Sophie Binet, la leader de la CGT, précisant que le budget « va se décider dans la rue ». Elle exhorte à faire « une démonstration de force jeudi et après », suggérant une mobilisation inscrite dans la durée.
Même la CFDT se dit « plus que jamais motivée pour aller dans la rue », selon sa responsable Marylise Léon. Elle affirme : « Les Premiers ministres qui ont fait des promesses de changement de méthode, j’en ai connu beaucoup. Mais j’attends des faits et des preuves », tout en plaidant pour un « besoin d’efforts partagés ».
Faire beaucoup mieux que « Bloquons tout »
Après une première journée de mobilisation le 10 septembre, née sur les réseaux sociaux avec le mot d’ordre « Bloquons tout », qui a rassemblé près de 200.000 personnes en France selon les autorités, les centrales syndicales espèrent dépasser ce chiffre. Frédéric Souillot assure avoir de « très bons retours sur la mobilisation de jeudi », tandis que Cyril Chabanier, son homologue de la CFTC, indique que l’objectif est d’« avoir un million de personnes avec nous ».
Mardi, une source sécuritaire a estimé que la mobilisation pourrait être très importante avec plus de 250 cortèges déclarés pour l’heure, soit un chiffre comparable à celui des manifestations contre la réforme des retraites en 2023, qui avaient rassemblé entre 280.000 et plus d’un million de personnes. Plus tôt, les autorités avaient avancé que la participation pourrait atteindre plus de 400.000 personnes, soit le double du 10 septembre, tout en craignant la présence de plusieurs centaines de manifestants radicaux dans les cortèges.

