Aito 8 : pourquoi cette voiture électrique chinoise ne sera plus avantageuse en Europe
L’Aito 8, présenté lors du Salon IAA de Munich, est le nom occidental de l’Aito M8, qui sera lancé en avril 2025 en Chine. Cette voiture électrique arrivera en Europe en 2026, mais sans le système HarmonyOS de Huawei, l’interface et le système d’aide à la conduite seront développés par Seres.
Le Salon IAA de Munich suit la tendance observée lors des récents salons automobiles européens, avec une forte présence des marques chinoises, telles que Xpeng, Leapmotor et GAC.
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Il ne faut pas oublier le stand Seres, qui présentait sa marque de voitures électriques haut de gamme, Aito. Après une présence au Mondial de Paris, nous avons pu découvrir à Munich une nouveauté : l’Aito 8. Cela permet de se faire une première idée avant l’arrivée de la marque en Europe prévue pour 2026.
Un style dans la lignée des autres Aito
L’Aito 8 est en fait le nom « occidental » de l’Aito M8, lancé en avril 2025 en Chine. Par conséquent, son design ne nous est pas étranger. On peut dire que l’Aito 8 prolonge le style du M9, modèle phare de la marque.
Les dimensions de cette voiture sont légèrement moins impressionnantes, mesurant « seulement » 5,19 m de long (avec un empattement de 3,10 m), 2,0 m de large et 1,80 m de haut. Cela la place cependant dans le très haut du segment européen, en compétition avec le Mercedes-Benz EQS SUV ou le Tesla Model X.
On retrouve des similitudes, notamment dans les optiques. Les phares avant, avec des incrustations évoquant la Voie Lactée, sont matriciels et peuvent même fonctionner comme vidéoprojecteurs, projetant un film en noir et blanc sur un mur.
À l’arrière, les LED individuelles peuvent afficher de petites animations et sont reliées par un jonc lumineux. Le profil de la voiture est très massif, tandis que les jantes peuvent atteindre jusqu’à 21 pouces.
Un habitacle-cocon
Aito décrit l’habitacle de son « 8 » comme un « luxe traditionnel et innovant ». Pour le côté tradition, la marque propose du cuir Nappa qui couvre de larges surfaces de l’intérieur (sièges, tableau de bord, etc.), ainsi que des placages en bois véritable.
Le confort est primordial, avec la possibilité d’avoir deux sièges indépendants à l’arrière. Ils sont chauffants, massants et ventilés, et peuvent s’allonger comme des fauteuils de première classe dans un avion – une caractéristique inattendue en Europe, mais courante pour ce genre de voiture en Chine. Ces deux sièges à l’arrière font du Aito 8 un modèle à 6 places.
L’aspect « innovant » se manifeste dès l’ouverture des portes, qui sont assistées électroniquement et sont accompagnées d’un marchepied déployable.
Le tableau de bord est constitué d’une immense dalle intégrant trois écrans séparés (12,3 pouces pour le conducteur, 15,6 pouces au centre et 16 pouces pour le passager) – une configuration similaire à celle proposée par le Mercedes-Benz GLC, présenté à proximité.
Il est important de noter que les écrans de l’Aito M8 fonctionnent sous HarmonyOS, le système de Huawei. Aito fait partie de HIMA, une alliance entre le géant de la technologie et plusieurs constructeurs automobiles ; contrairement à Xiaomi, Huawei préfère ne pas s’engager seul dans l’industrie automobile.
On note également d’autres curiosités, comme un rétroprojecteur pour les places arrière, éclairant un écran de 32 pouces déployé depuis le plafond, ou encore un système audio composé de 25 haut-parleurs, incluant un tweeter au sommet du tableau de bord.
Deux motorisations, le confort avant tout
En matière de motorisation, l’Aito 8 est disponible en deux versions. Une version entièrement électrique, équipée d’une batterie de 100 kWh, offrant jusqu’à 705 km d’autonomie selon le cycle chinois CLTC ; il faut compter environ 620 km en normes européennes WLTP. La recharge nécessite 15 minutes pour passer de 30 à 80 %.
Pour les amateurs de longs trajets, Aito propose aussi une version à prolongateur d’autonomie, où un moteur à essence recharge la batterie de 53,4 kWh une fois celle-ci épuisée, permettant d’atteindre jusqu’à 1 526 km d’autonomie totale CLTC (environ 1 340 km en WLTP).
Le confort mentionné plus tôt devrait se prolonger une fois l’Aito 8 en mouvement, grâce à des vitres à double vitrage et un système d’annulation active du bruit, plongeant l’habitacle dans le silence ; le LiDAR installé sur le toit scanne la route et permet de préconditionner les suspensions pour atténuer les irrégularités de la chaussée.
Le LiDAR est également utilisé pour un système de conduite semi-autonome ; le M8 (précision importante ici) est doté du système Huawei ADS, que nous avons déjà testé, capable en Chine de naviguer de manière (quasi) autonome en milieu urbain et sur autoroute.
Une arrivée en Europe en 2026… mais sans Huawei
La présence de Seres et d’Aito à Munich avait pour but d’annoncer leur arrivée aux Émirats Arabes Unis, première étape d’une expansion internationale.
L’Europe est bien sûr dans le projet, mais la date d’arrivée reste peu précise ; les porte-paroles n’évoquent qu’un « courant 2026 ».
Il est à noter que cet Aito 8, comme l’ensemble de la gamme Aito, arrivera en Europe sans la suite Huawei. L’interface des écrans et le système d’assistance à la conduite seront donc entièrement développés par Seres. Le modèle présenté disposait d’une telle interface, mais dans une version encore en développement – l’absence d’application dans le Store en étant un bon exemple.
Concernant le prix, en Chine, l’Aito M8 est proposé à partir de 359 800 yuans, tant pour la version 100 % électrique que pour celle à prolongateur. Cela équivaut à environ 42 700 euros, mais le prix devrait être bien plus élevé en Europe, les tarifs doublant généralement à l’importation, notamment à cause des frais logistiques et des surtaxes douanières appliquées par l’Union Européenne.