Les finances publiques ne se stabilisent pas malgré la pression.
Le déficit budgétaire s’est établi à 54,1 milliards de dirhams (MMDH) à fin août 2025, contre 32,9 MMDH un an auparavant. Les dépenses émises au titre du budget général ont atteint 360,2 MMDH en août dernier, correspondant à une hausse de 6,7% par rapport à leur niveau à fin août 2024.
Le déficit budgétaire continue de s’aggraver à la fin août 2025. D’après les statistiques émises par la Trésorerie générale du Royaume (TGR), il a atteint 54,1 milliards de dirhams (MMDH), contre 32,9 MMDH à la même période l’année précédente.
À la fin juillet 2025, les comptes des charges et ressources du Trésor avaient déjà révélé un déficit de 53,7 MMDH, comparé à 35,3 MMDH un an auparavant. Un mois plus tôt, le déficit s’élevait à 24,8 MMDH, contre 20,4 MMDH à la même date l’année précédente.
Ce déficit inclut « un solde négatif de 1,4 MMDH des comptes spéciaux du Trésor (CST) et des services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA) », précise la TGR dans son dernier Bulletin mensuel de statistiques des finances publiques (BMSFP). À titre de comparaison, le déficit enregistré fin juillet avait intégré un solde négatif de 4,8 MMDH des CST et des SEGMA.
En détail, les recettes ordinaires brutes ont augmenté de 18,7 % (+42,8 MMDH), totalisant 271,7 MMDH, contre 228,8 MMDH à fin août 2024, suivant « l’augmentation des impôts directs de 25,9 %, des droits de douane de 3,6 %, des impôts indirects de 11,4 %, des droits d’enregistrement et de timbre de 6,7 % et des recettes non fiscales de 31,2 % », explique la TGR.
Les recettes fiscales brutes, en hausse de 17 % (+34,2 MMDH), ont atteint 235,2 MMDH au cours de cette période, contre 201,1 MMDH à fin août 2024, grâce à l’augmentation des recettes douanières de 8,2 % et de la fiscalité domestique de 21,3 %, selon le bulletin de l’institution publique.
Pour leur part, les recettes non fiscales ont connu une augmentation de 31,2 % (+8,6 MMDH), atteignant 36,4 MMDH, contre 27,7 MMDH un an auparavant. Cette évolution s’explique notamment par « l’augmentation des versements des comptes spéciaux du Trésor au budget général (16,8 MMDH contre 9,6 MMDH), des recettes de monopoles (11,7 MMDH contre 8,3 MMDH) et des fonds de concours (2,2 MMDH contre 728 MDH), combinée à l’absence de recettes liées à la privatisation et aux produits de cession des participations de l’Etat, qui s’élevaient à 1,7 MMDH l’année précédente, ainsi qu’à la baisse des recettes en atténuation des dépenses de la dette (3,1 MMDH contre 4,1 MMDH) », précise la même source.
Concernant les dépenses du budget général, la TGR indique qu’elles se chiffrent à 360,2 MMDH en août 2025, soit une hausse de 6,7 % par rapport à fin août 2024.
Cette hausse est justifiée par « l’augmentation de 17,7 % des dépenses de fonctionnement et de 7,3 % des dépenses d’investissement, ainsi qu’à la baisse de 17,8 % des charges de la dette budgétisée », souligne-t-elle.
Par ailleurs, le bulletin des statistiques des finances publiques relève que les charges d’intérêts de la dette s’élèvent à 33.801 MDH à la fin août 2025, contre 30.938 MDH à la même date en 2024, soit une augmentation de 9,3 % ou +2,9 MMDH.
Cette augmentation est attribuée à « l’accroissement de 14,6 % des charges en intérêts de la dette intérieure (27,6 MMDH contre 24,0 MMDH) et à la diminution de 9,6 % de celles de la dette extérieure (6,1 MMDH contre 6,8 MMDH)».
Il convient également de noter l’augmentation des engagements de dépenses, y compris celles non soumises au visa préalable d’engagement, atteignant 574,8 MMDH. Cela représente « un taux global d’engagement de 59 % contre 63 % à fin août 2024 et un taux d’émission sur engagements de 86 % contre 85 % un an auparavant », précise la TGR.
Y compris les versements reçus des charges communes d’investissement du budget général pour 20,5 MMDH, contre 21,7 MMDH à fin août 2024, les recettes des CST se sont élevées à 132,7 MMDH à fin août 2025.
En ce qui concerne les dépenses durant la même période, les données montrent qu’elles ont atteint 135,2 MMDH. Ces dépenses incluent la part des CST pour les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux s’élevant à 4 MMDH. Le solde total des comptes spéciaux du Trésor est négatif de 2,5 MMDH.
Toujours d’après la TGR, à fin août 2025, les recettes des SEGMA se chiffrent à 2,06 MMDH contre 1,5 MMDH à fin août 2024, marquant une augmentation de 30,1 % ; tandis que les dépenses étaient de 975 MDH à fin août 2025 contre 925 MDH à fin août 2024, soit une progression de 5,4 %.
Enfin, prenant en compte un besoin de financement de 75,6 MMDH (contre 45,3 MMDH à fin août 2024) et un flux net positif de 25,5 MMDH provenant du financement extérieur (contre un flux net négatif de 5,4 MMDH l’année précédente), « le Trésor a eu recours à un financement intérieur de 50,2 MMDH contre un recours à un financement intérieur de 50,6 MMDH à fin août 2024 », conclut la TGR.
**Alain Bouithy**

