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Un soir, un film : The Studio, miroir des travers d’Hollywood

Seth Rogen incarne Matt Remick, qui est promu directeur artistique du Studio Continental, et il rêve de faire des grands films d’auteur. Martin Scorsese, âgé de 82 ans, a de plus en plus de mal à monter ses films, ses deux derniers « The Irishman » et « Killers of the Flower Moon » ayant été produits par des plateformes de streaming.


Cette série se présente comme un véritable feu d’artifice et une mise en abyme fascinante des coulisses d’Hollywood. Elle permet d’explorer les angoisses, hypocrisies et défaillances morales de l’industrie audiovisuelle américaine tout en lui adressant une lettre d’amour.

Le premier épisode établit brillamment le décor. Seth Rogen interprète Matt Remick, récemment promu directeur artistique du Studio Continental. Passionné de cinéma, Matt rêve de réaliser de grands films d’auteur. Cependant, dès sa nomination, le patron du studio lui impose de produire un film centré sur la mascotte de la boisson Kool-Aid. Par ailleurs, Matt a déjà signé un chèque de 10 millions de dollars à Martin Scorsese pour son futur drame sur le massacre de la secte de Jonestown. Matt se trouve ainsi tiraillé entre ces deux projets, ce qui crée des situations cocasses.

La situation particulière des producteurs de Warner, Michael De Luca et Pamela Abdy, est également mise en lumière, alors qu’ils craignent pour leur poste après avoir produit deux films très coûteux, « Joker, folie à deux » et « Mickey 17 » de Bong Joon-Ho, qui ont subi de lourdes pertes au box-office. Leur salut viendra finalement du succès éclatant et inattendu du film « Minecraft », adapté du jeu vidéo homonyme, mettant ainsi en lumière l’absurdité de la décision de créer un film sur la boisson Kool-Aid.

La participation de Martin Scorsese dans son propre rôle ajoute également une dimension pertinente à la série. À 82 ans, le légendaire cinéaste peine à monter ses films ; ses deux derniers projets, « The Irishman » et « Killers of the Flower Moon », ont été produits par des plateformes de streaming, et non par des studios traditionnels.

On sait que lors des Oscars, les acteurs reçoivent souvent des récompenses pour des drames plutôt que pour des comédies. Dans son discours aux Emmy, Seth Rogen a exprimé sa surprise, en soulignant qu’il « n’a jamais rien gagné ! » Cette reconnaissance est donc un aboutissement pour cet acteur canadien de 43 ans, capable de naviguer entre les comédies populaires, comme « Nos pires voisins », et les rôles plus sérieux, comme dans « The Fabelmans » de Spielberg. Dans « The Studio », qu’il a coécrit et coréalisé, Seth Rogen se révèle tout simplement irrésistible.