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Gaza-ville : Israël avance 250.000 habitants partis, Défense civile évoque 68.000

L’armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté la ville de Gaza, tandis que la Défense civile de Gaza a indiqué qu’environ 68.000 personnes avaient réussi à partir. Depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, au moins 64.756 morts ont été recensés dans la bande de Gaza selon des données du ministère de la Santé de Gaza.


L’armée israélienne a déclaré samedi que plus de 250 000 habitants avaient quitté la ville de Gaza depuis le début des bombardements intensifiés et des raids israéliens, tandis que la Défense civile de Gaza a rapporté un chiffre bien plus bas. « Selon les estimations de l’armée, plus d’un quart du million d’habitants de la ville de Gaza l’ont quittée », a affirmé le porte-parole arabophone de l’armée, Avichay Adraee, sur X. De son côté, Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile de Gaza, a indiqué qu’environ 68 000 personnes avaient réussi à fuir. « De nombreux habitants sont encore sur place et beaucoup d’autres ne trouvent pas de place dans le sud », a-t-il ajouté.

D’après des estimations récentes de l’ONU, environ un million de Palestiniens résident dans et autour de Gaza-ville, la plus grande ville du territoire. En raison des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP ne peut pas vérifier de manière indépendante les informations fournies par les différentes parties.

L’armée israélienne cherche à prendre le contrôle de Gaza-ville, qu’elle considère comme l’un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas. La Défense civile de Gaza a rapporté que douze Palestiniens avaient été tués depuis l’aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort d’au moins 50 personnes à travers le territoire, selon ses informations, après 23 mois de conflit. Samedi, l’aviation israélienne a distribué des tracts demandant aux habitants des quartiers ouest de la ville de s’évacuer.

« L’armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas », pouvait-on lire dans le tract. « Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud. Vous avez été prévenus. »

Au cours des derniers jours, les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d’habitation à Gaza-ville, l’armée annonçant son intention d' »intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (…) afin de nuire aux infrastructures du Hamas (…) et réduire la menace pour (ses) troupes ». De nombreux acteurs humanitaires estiment que le déplacement de la population du nord vers le sud de Gaza est impossible et dangereux.

Le directeur de l’hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a déclaré à l’AFP que les déplacements se poursuivent à l’intérieur de la ville de Gaza, les habitants se déplaçant d’est en ouest, mais que « seul un petit nombre de personnes a pu atteindre le sud ». « Même ceux qui parviennent à fuir vers le sud ne trouvent souvent aucun endroit où se loger », a ajouté M. Abou Salmiya, précisant que beaucoup sont contraints de retourner à Gaza après avoir échoué à trouver un abri. Bakri Diab, qui a fui l’ouest de Gaza pour le sud, affirme que les frappes israéliennes se poursuivent également dans cette région. « Le sud n’est pas sûr non plus », a ajouté ce père de quatre enfants âgé de 35 ans.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a causé la mort de 1 219 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des sources officielles israéliennes. L’offensive israélienne menée en réponse a fait au moins 64 756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas. Cette offensive a également dévasté le territoire palestinien et provoqué une crise humanitaire. L’ONU a déclaré la famine à Gaza, une affirmation qu’Israël dément.