Message du président de la République au sommet d’urgence de Doha.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé, lundi, un message aux participants au sommet arabo-islamique d’urgence, tenu dans la capitale qatarie, Doha. Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni, il y a deux jours, à la demande de l’Algérie pour débattre de l’agression israélienne contre le Qatar.
DOHA – Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a envoyé, lundi, un message aux participants du sommet arabo-islamique d’urgence qui s’est tenu dans la capitale qatarie, Doha. Ce message a été lu en son nom par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf. Voici la traduction fournie par l’APS :
« Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux,
Il n’est ni excessif ni exagéré de dire que notre sécurité collective est un tout indivisible, insécable et non fragmentable. L’agression israélienne évidente contre l’État du Qatar, pays frère, est une attaque contre l’ensemble de la Nation arabo-musulmane : une atteinte à sa sécurité et à sa stabilité, une violation de son intégrité et de ses droits, et une atteinte à l’ensemble des valeurs et principes auxquels elle adhère et auxquels l’humanité tout entière croit.
Face à cette agression ignoble, l’Algérie se tient, avec sincérité et loyauté, aux côtés du Qatar, de ses dirigeants, de son gouvernement et de son peuple. À nos frères dans ce pays cher à nos cœurs, l’Algérie exprime son plein soutien et son appui à toute décision qu’ils jugeront nécessaire pour préserver leur souveraineté, garantir l’intégrité de leur territoire et assurer la protection indispensable de leurs citoyens.
La gravité de la conjoncture actuelle au Moyen-Orient dépasse ce que peuvent résumer quelques mots ou expressions. Nous sommes, sans aucun doute, à une étape historique décisive et cruciale, où il est facile d’identifier les dangers et menaces qui nous guettent.
Il est désormais clair pour chacun que l’occupation israélienne ne connaît aucune limite à son hégémonie, à sa tyrannie et à son arrogance. Elle ne respecte aucune borne dans ses violations systématiques du droit international, de la Charte des Nations unies, ni même des règles élémentaires de coexistence civilisée.
Il est évident que l’occupation israélienne ne conçoit sa sécurité qu’au détriment de celle des autres, qu’elle ne perçoit sa stabilité qu’en fragilisant celle d’autrui, et qu’elle n’envisage d’autre moyen pour assurer sa quiétude que de plonger toute la région dans une spirale infinie de violence, de ruine et de destruction.
Il est également clair que l’occupation israélienne, par ses politiques agressives et ses pratiques criminelles, représente désormais la plus grande menace pour la paix et la sécurité, tant sur le plan régional qu’international. Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’en parallèle au génocide continu qu’elle mène contre le peuple palestinien à Gaza, cette occupation n’a pas hésité depuis le début de l’année à attaquer cinq pays de la région : le Liban, la Syrie, le Yémen, l’Iran et, maintenant, le Qatar.
Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’à chaque fois qu’il y a une perspective de fin de son agression contre Gaza, sa réponse est d’escalader, d’ouvrir un nouveau front après l’autre. Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’elle menace de redessiner toutes les frontières de la région en relançant le mythe du « Grand Israël ».
Il y a deux jours, le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu une réunion, à la demande de l’Algérie et avec le soutien d’un grand nombre de pays frères et amis, pour discuter de l’agression israélienne contre ce pays frère. Cette réunion a été marquée par une remarquable solidarité et une profonde compassion pour l’État du Qatar de la part de tous les États membres.
La communauté internationale n’est plus une voix sourde, ni faible de volonté, ni hésitante dans sa réponse face à l’occupation israélienne. Elle est désormais, dans sa majorité écrasante, convaincue qu’il n’existe pas d’autre issue que la dissuasion et la sanction pour celui qui se considère au-dessus des règles, lois et normes qui s’appliquent aux autres.
Nos décisions doivent s’inscrire dans ce contexte et nous devons avancer d’une seule voix unie afin de traduire cette prise de conscience internationale croissante en mesures fermes, pour freiner l’arrogance de l’occupant, rendre justice aux pays et aux peuples de la région et accélérer le traitement de l’essence même du conflit. »

