Royaume-Uni : Deux aristocrates condamnés à 14 et 18 ans pour la mort de leur bébé
Constance Marten, 38 ans, et Mark Gordon, 51 ans, ont été condamnés à respectivement 14 et 18 ans de prison pour homicide involontaire dans le cadre de la mort de leur enfant, la petite Victoria. Leur premier procès en 2024 avait abouti à une absence de verdict concernant leur responsabilité, mais ils avaient été reconnus coupables de cruauté infantile et de dissimulation de la naissance de l’enfant.
Alors qu’ils fuyaient la police depuis plusieurs semaines, deux aristocrates britanniques, issus d’une famille proche de la royauté, ont entraîné la mort de leur enfant. Ils viennent d’être condamnés à 14 et 18 ans de prison.
Cette affaire atypique a commencé avec la fuite du couple début 2023 pour échapper aux autorités et aux services sociaux. Elle a captivé l’attention du public britannique et a nécessité deux procès après qu’un premier jury n’ait pas pu rendre de verdict.
Un « mépris flagrant » pour la vie de l’enfant
En rendant son jugement pour Constance Marten, 38 ans, et Mark Gordon, 51 ans, le juge a souligné leur « conduite négligente » ainsi que leur « mépris flagrant » pour les dangers auxquels ils exposaient leur petite Victoria, qui dormait avec eux sous une tente en plein hiver.
Après que quatre de leurs enfants ont été retirés par les services sociaux, préoccupés par leur capacité à s’en occuper, Constance Marten et Mark Gordon avaient tout mis en œuvre pour garder avec eux le nourrisson, né fin décembre sans intervention médicale. Cependant, la police s’est mise à les chercher après la découverte de leur voiture en feu dans le nord de l’Angleterre en janvier 2023.
Le couple a finalement été appréhendé fin février à Brighton, dans le sud de l’Angleterre, après près de deux mois d’errance en taxis, dormant dans des hôtels ou sous une tente, tout en payant en espèces. Le corps du nourrisson a été retrouvé quelques jours après leur arrestation, dans un sac de supermarché, dans un hangar.
Leur premier procès en 2024 s’est terminé sans verdict sur leur responsabilité dans la mort de la petite Victoria. En revanche, ils ont été reconnus coupables de cruauté infantile et de dissimulation de la naissance de l’enfant.
Lors du second procès, ils ont finalement été jugés coupables d’homicide involontaire. Mark Gordon a été condamné à 14 ans de prison, avec une extension de quatre ans supplémentaires en raison de sa « dangerosité ».
Un procès politique
L’intérêt des Britanniques pour cette affaire provient sans doute du parcours de Constance Marten, qui contraste fortement avec celui de Mark Gordon, fils d’une infirmière d’origine caribéenne ayant purgé 20 ans de prison aux États-Unis pour un viol commis à l’âge de 14 ans.
Constance, pour sa part, est l’héritière d’une riche famille aristocratique. Son père, Napier Marten, a été page d’Elizabeth II avant d’abandonner sa fortune pour s’installer en Australie. De plus, la mère de la reine était la marraine de sa grand-mère paternelle.
Élevée dans des écoles privées, Constance Marten a ensuite étudié l’arabe et la philosophie, avant de travailler un temps pour Al Jazeera, puis de se tourner vers le métier d’actrice.
En 2014, elle rencontre Mark Gordon dans une boutique à Londres, et le couple se marie deux ans plus tard au Pérou, une union non reconnue au Royaume-Uni. Au cours des deux procès, elle a évoqué les relations difficiles avec sa famille, qui l’ont poussée à rompre les liens dans les années 2010. « Ils avaient honte du fait que j’aie eu des enfants avec Mark, qui ne soient pas issus de la haute société », a-t-elle déclaré.
Elle a également accusé sa famille de lui avoir coupé les vivres alors qu’elle était enceinte de son premier enfant, mais l’enquête a révélé qu’elle avait perçu par la suite des versements mensuels d’un trust hérité de sa grand-mère.
Selon son avocat Tom Godfrey, Constance Marten éprouve « tristesse et remords » pour la mort de Victoria. Lors du premier procès, sa mère et son frère ont assisté régulièrement aux audiences, sans que Constance Marten ne leur adresse un regard. Elle a déjà annoncé son intention de faire appel de sa condamnation.

