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Arnaques en ligne : « Les jeunes ne sont pas épargnés par la cybermalveillance »

Selon le deuxième baromètre Ipsos sur la perception cyber des internautes, 29 % des 18-34 ans déclarent avoir reçu un appel d’un faux conseiller bancaire, contre 8 % des 55-75 ans. L’enquête Ipsos digital a été réalisée pour Cybermalveillance.gouv.fr du 16 au 26 mai 2025 sur un échantillon de 2.000 Français de 18 à 75 ans.

Qui sont les principales cibles de la cybercriminalité ? Contrairement à une idée reçue, les jeunes sont particulièrement exposés, selon le deuxième baromètre* Ipsos sur la perception de la cybersécurité par les internautes, à l’approche du cybermois d’octobre, dédié à la sensibilisation en matière de cybersécurité. « Les 18-34 ans sont avant tout ceux qui subissent ces cybermalveillances », indique Diane Young, directrice départementale d’Ipsos digital.

Ces jeunes ont grandi avec les réseaux sociaux, les smartphones, les services en ligne et les objets connectés. « Leur forte présence sur Internet, la diversité de leurs comptes et leur usage intensif des technologies en font des cibles idéales pour les cybercriminels », ajoute-t-elle.

Des réactions insuffisantes

Ainsi, 29 % des 18-34 ans rapportent avoir reçu un appel d’un faux conseiller bancaire, contre seulement 8 % des 55-75 ans. De plus, un jeune sur cinq a subi une infection par un virus ou un piratage de compte, un phénomène plus fréquent que chez leurs aînés. « Les faux conseillers n’appellent pas par hasard, précise Jérôme Notin, directeur général de cybermalveillance.gouv.fr, une plateforme lancée en 2017 pour aider les victimes. Cela résulte souvent d’une mauvaise pratique : c’est parce qu’une personne a cliqué sur un lien malveillant, soit dans un SMS soit dans un email, et a saisi ses informations bancaires sur un faux site qu’elle reçoit cet appel. »

Le souci, c’est que les jeunes réagissent moins que leurs aînés, ayant moins recours aux institutions et privilégiant l’auto-prise en charge, voire l’inaction. Seulement 17 % affirment avoir alerté leur banque ou leur fournisseur, tandis que 36 % ont entrepris une démarche auprès de leur banque après une utilisation frauduleuse de leur carte, alors que 55-75 ans agissent deux fois plus souvent.

Des actes de cybermalveillance « insuffisamment signalés »

Cela peut s’expliquer par « le rapport entre le montant perdu, souvent faible, et la complexité des actions à entreprendre », souligne Diane Young. C’est encore trop peu rapporté, ce qui ne contribue pas à améliorer la sécurité et la sensibilisation. » Elle évoque donc le profil d’une génération hyperconnectée, surexposée et mal équipée pour lutter contre la cybermalveillance.

Dans le public général, 54 % des Français et Françaises dont la carte bancaire a été utilisée sans autorisation ont pris des mesures auprès de leur banque. Déposer une plainte apparaît souvent compliqué, bien qu’il existe la plateforme 17Cyber, un outil de diagnostic en ligne destiné à aider les victimes dans leur démarche.

Mieux connaître les menaces

Pour ce deuxième baromètre, les données montrent néanmoins une « évolution significative » dans la compréhension des menaces, avec une meilleure reconnaissance des termes tels que spam, virus, hameçonnage, phishing ou piratage. Les Français et Françaises affichent aussi une meilleure conscience des enjeux, adoptant des gestes fondamentaux en matière de cybersécurité : 55 % déclarent utiliser des mots de passe complexes et distincts pour chaque service, et 68 % effectuent des vérifications avant d’acheter en ligne.

Notre dossier sur la cybersécurité

Pour améliorer les connaissances dans ce domaine, le collectif Cybermois prévoit de grandes initiatives en octobre en France, notamment une campagne dans les écoles visant à sensibiliser dès le plus jeune âge.

* L’enquête Ipsos digital a été réalisée pour Cybermalveillance.gouv.fr du 16 au 26 mai 2025 sur un échantillon de 2.000 Français de 18 à 75 ans.