Mondiaux d’athlétisme 2025 : Jimmy Gressier ne crée pas la sensation sur 10.000 m
Jimmy Gressier a remporté la médaille d’or au 10.000 m lors des Mondiaux d’athlétisme 2025 à Tokyo avec un chrono de 28’55 »77. Il devient le 12e Français champion du monde en athlétisme et le premier depuis Kévin Mayer en 2022.
On a trouvé le digne successeur de Marc Raquil et Floria Gueï dans la série des ultimes lignes droites d’athlétisme, méritant une entrée immédiate au Louvre. Ce dimanche, lors du deuxième jour des Mondiaux d’athlétisme 2025 à Tokyo, Jimmy Gressier a brillamment offert à l’équipe de France une médaille d’or, après une quête infructueuse durant l’intégralité des JO de Paris 2024.
Seulement 13e sur la distance, malgré un record de France (26’58 »67) réalisé un an plus tôt à Saint-Denis, le Français de 28 ans a déjoué tous les pronostics lors de la finale du 10.000 m de ces championnats du monde. En effet, aucun athlète tricolore n’avait précédemment remporté le titre le plus prestigieux sur 10.000 m. Il a enregistré un temps de 28’55 »77, soit quasiment trois secondes de moins qu’aux Jeux olympiques, marquant ainsi un final épique.
Enfermé au début du dernier tour, en 6e position aux 200 m, il a progressivement gagné des places pour s’inscrire dans la course au podium, jusqu’à réaliser un sprint remarquable, devançant ainsi l’Éthiopien Yomif Kejelcha (28’55 »83) et le Suédois Andreas Almgren (28’56 »02). Alors que beaucoup d’observateurs anticipaient une absence de médailles pour la France, surtout sans la présence de Cyréna Samba-Mayela (100 m haies), la seule athlète à avoir remporté une médaille à Paris 2024.
« Pour moi, le petit gamin du quartier de Chemin Vert, à Boulogne-sur-Mer, celui qui rêvait d’abord d’être footballeur professionnel et qui finit champion du monde du 10.000 m, c’est incroyable », a déclaré Jimmy Gressier sur France Télévisions. « Je suis le petit gars du Nord qui ramène la médaille à la maison. »
En profitant de l’absence du redoutable Joshua Cheptegei, triple champion du monde en titre, il est devenu ce dimanche le 12e Français champion du monde en athlétisme de l’histoire, le premier depuis Kévin Mayer au décathlon en 2022. « C’est vraiment le rêve de ma vie », a-t-il poursuivi, les yeux brillants. « À la base, je voulais juste avoir des sélections en équipe de France. Les rêves se sont construits d’année en année. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai réussi ma vie. Un titre de champion du monde, on ne vous l’enlèvera jamais… »
Déjà champion d’Europe du semi-marathon à Bruxelles en avril et vainqueur de la finale de la Ligue de Diamant sur 3.000 m, le 28 août à Zurich, Jimmy Gressier a rapidement pensé à ses détracteurs : « Beaucoup ont douté de moi sur les réseaux sociaux. Je n’ai pas douté de moi aujourd’hui. »
Celui qui se décrit comme « un homme authentique qui n’a jamais cessé de travailler et de croire en ses rêves » a tenu à conclure son interview sur France TV par une critique à l’encontre de David Douillet. Après Paris 2024, l’ancien judoka avait critiqué certains membres de l’équipe de France d’athlétisme, affirmant qu’ils ne « piochent pas au plus profond d’eux-mêmes ».
La réponse de Jimmy Gressier s’est avérée piquante : « J’étais blessé et j’ai savouré de ne faire « qu' » un record de France, « que » moins de 27 minutes. Et M. Douillet n’avait pas été content de ma célébration. Aujourd’hui, je le rejoins avec mon titre de champion du monde, et j’espère qu’il fera son mea culpa. C’est un homme que je respecte beaucoup, et j’espère que maintenant, il respectera ma discipline et mes résultats. »
Il est conseillé à David Douillet de saluer rapidement ce sacre, car Jimmy Gressier est désormais déterminé à réitérer cet exploit à Tokyo sur 5.000 m, avec des séries vendredi prochain, suivies d’une éventuelle finale deux jours plus tard. L’ancien ministre des Sports n’est pas à l’abri de subir une nouvelle critique de la part d’un athlète aussi « authentique » qu’atypique.

