Corps retrouvés dans la Seine : homophobie ou mauvaise rencontre ? Le mystère persiste un mois après.
Un mois après la découverte de quatre corps dans la Seine à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) le 13 août, un jeune homme sans-abri a été mis en examen et incarcéré le 24 août, suspecté des quatre meurtres. L’association STOP Homophobie, suspectant une « possible motivation homophobe », a lancé un appel à témoins, dont les résultats sont limités à ce stade.
Le brouillard persiste. Un mois après la découverte de quatre corps dans la Seine, à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), le mystère demeure. Les corps de Frantz, Sami, Abdallah et Amir ont été retrouvés le 13 août dans la Seine, à une dizaine de kilomètres au sud de Paris.
Un jeune homme sans-abri, suspecté des quatre meurtres, a été mis en examen et incarcéré le 24 août. Son identité et son mobile criminel restent flous. Deux des corps découverts présentaient des lésions « évocatrices d’une strangulation », tandis qu’un troisième avait une « trace suspecte dont l’origine » n’a pu « être déterminée », selon le parquet de Créteil en août.
L’une des victimes a été retrouvée le bas du corps « dénudé », et l’autre avait le pantalon « baissé au niveau des chevilles ». Fin août, le parquet avait confirmé que le lieu de découverte des corps était connu pour être un « lieu de rencontres homosexuelles éphémères », sans préciser quelles pistes étaient explorées concernant le mobile de ces crimes.
Un appel à témoins lancé par l’association STOP Homophobie, suspectant une « possible motivation homophobe », a donné des résultats limités pour tenter d’en savoir plus sur les victimes et les circonstances de leurs décès. L’association, qui effectue des maraudes sur les quais de Seine à Choisy-le-Roi, n’a jusqu’à présent pas obtenu d’informations concrètes, hormis les prénoms de trois des victimes, selon Terrence Khatchadourian, secrétaire général de STOP Homophobie.
L’association prévoit un hommage pour ces victimes la semaine prochaine. Un lien a été établi entre les victimes et ces lieux, a indiqué le parquet fin août. Non loin de là se trouve « un local technique abandonné, fréquenté par des SDF ». Ce bâtiment en béton, rempli de déchets, semble habité, comme l’a constaté un journaliste de l’AFP. Des matelas, des couvertures et une chaise y sont présents. Deux des victimes, qui étaient sans-abri, fréquentaient ces lieux : un Algérien de 21 ans et un Tunisien de 26 ans – Abdallah et Amir, selon les témoignages réunis par STOP Homophobie.
« Ces jeunes, sans abri et en situation irrégulière, n’étaient pas de simples visages anonymes », précise sur son site l’Assistance support et action sociale à la population (Asasp), une plateforme téléphonique qui lutte contre l’exclusion sociale, domiciliée à Choisy-le-Roi. Elle souligne que ces jeunes étaient « d’une gentillesse désarmante, d’une courtoisie exemplaire et d’une jeunesse naïve ». Ils étaient arrivés « en traversant clandestinement la Méditerranée » pour « avoir une chance » en France, selon cette organisation.
Seule l’identité de la victime française de 48 ans, Frantz D., a été confirmée par l’AFP. Né à Créteil d’un père martiniquais et d’une mère pied-noir, Frantz D. était conseiller à France Travail. Sa mère le décrit comme « très bon vivant, convivial, il aimait les gens ». La quatrième victime, un Algérien de 21 ans domicilié à Choisy-le-Roi, se prénomme Sami, toujours selon STOP Homophobie. Le jeune homme travaillait dans le bâtiment, comme l’affirme le quotidien Le Parisien. Fraîchement arrivé en France, il était, lui aussi, venu « tenter sa chance » en région parisienne. Le parquet de Créteil n’a pas souhaité commenter ce dossier lorsqu’il a été sollicité à nouveau mercredi.

