Londres : la police condamne les violences inacceptables de l’extrême droite
Environ 110.000 personnes ont participé samedi à Londres à un rassemblement à l’appel de Tommy Robinson, ce qui constitue selon Joe Mulhall « la plus grande manifestation d’extrême droite jamais organisée au Royaume-Uni ». Neuf personnes ont été arrêtées par la police londonienne après « des violences inacceptables », dont des policiers « agressés à coups de pied et de poing ».
Environ 110 000 personnes ont pris part samedi à un rassemblement à Londres, convoqué par le militant d’extrême droite britannique Tommy Robinson. Cet événement a été marqué par des incidents avec la police, qui a arrêté neuf personnes suite à des « violences inacceptables ». Ce rassemblement de grande envergure survient après un été durant lequel des mouvements anti-immigration ont eu lieu devant des hôtels britanniques accueillant des demandeurs d’asile, largement relayés par Tommy Robinson sur les réseaux sociaux.
La manifestation est considérée comme « probablement la plus grande manifestation d’extrême droite jamais organisée au Royaume-Uni », selon Joe Mulhall, membre de l’association Hope not Hate, qui lutte contre la diffusion des idées d’extrême droite. Georgios Samaras, maître de conférences au King’s College de Londres, partage cet avis, soulignant que cette manifestation montre la convergence de plusieurs « factions au sein de l’extrême droite » britannique, ainsi que l’arrivée de nouveaux membres. Des images aériennes diffusées par les chaînes de télévision ce samedi ont montré des rues du centre de Londres envahies par des drapeaux britanniques et anglais.
« Aujourd’hui marque le début d’une révolution culturelle », a déclaré Tommy Robinson à la foule à l’issue de la marche. Agé de 42 ans, son vrai nom est Stephen Yaxley-Lennon. Il est le fondateur de l’ex-groupuscule English Defence League, issu de la mouvance hooligan. Robinson est connu pour ses positions anti-immigration et anti-islam et a été condamné à plusieurs reprises pour des troubles à l’ordre public. Il a également été emprisonné.
Les échauffourées ont débuté avant la fin du rassemblement, selon la police londonienne, qui a signalé sur X que des policiers avaient été « agressés à coups de pied et de poing ». Des « bouteilles, des fusées éclairantes et d’autres projectiles » ont été lancés, a précisé la police, ces actes ayant été condamnés par la ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood. Bien que neuf arrestations aient eu lieu, d’autres délits ont été constatés, et leurs auteurs seront identifiés pour être poursuivis, a indiqué un porte-parole de la police. Une journaliste de l’AFP a observé des touristes bloqués près de la National Gallery, dans le centre-ville, en raison des projectiles lancés contre les policiers.
Un peu plus loin, des participants à une contre-manifestation, organisée par Stand Up To Racism UK, ont rassemblé jusqu’à 5 000 personnes.
Plusieurs personnalités de la droite et de l’extrême droite britanniques et étrangères ont pris la parole ce jour-là, incluant le milliardaire américain Elon Musk, par vidéo. « Que vous choisissiez ou non la violence, la violence viendra à vous », a-t-il avancé. « Soit vous ripostez, soit vous mourez. » Éric Zemmour, président du parti français d’extrême droite Reconquête, a également pris la parole en déclarant : « Vous et nous sommes colonisés par nos propres colonies. » Les mobilisations précédentes des partisans de Tommy Robinson avaient rassemblé des milliers de personnes, atteignant parfois plus de 20 000 participants en juillet 2024.
La liberté d’expression fait l’objet d’un débat public au Royaume-Uni depuis plusieurs mois, relancé début septembre lorsque des policiers armés ont arrêté à l’aéroport londonien de Heathrow un créateur de séries accusé d’avoir diffusé des messages hostiles aux personnes transgenres. Ce débat est souvent soulevé par la droite et l’extrême droite, mais il a également été abordé en lien avec les centaines d’arrestations de manifestants exprimant leur soutien au groupe Palestine Action, désigné comme « organisation terroriste » par le gouvernement.

