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Les alliés renforcent la défense aérienne de la Pologne après l’intrusion de drones.

Les alliés de la Pologne, dont la France et l’Allemagne, ont annoncé renforcer ses moyens de défense aérienne après l’intrusion de 19 drones présumés russes dans l’espace aérien polonais dans la nuit de mardi à mercredi. La réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, qui devait se réunir en urgence vendredi au sujet de l’intrusion de drones, devait débuter à 19H00 GMT.


Les alliés de la Pologne, notamment la France et l’Allemagne, ont annoncé une augmentation de ses capacités de défense aérienne suite à des incursions de drones dans son espace aérien, alors que Moscou et son allié bélarusse s’apprêtaient à lancer vendredi de vastes exercices militaires conjoints à ses frontières.

En prévision de ces manœuvres, les autorités polonaises ont fermé durant la nuit les derniers passages frontaliers avec le Bélarus, comme cela avait été annoncé. L’agence officielle Belta à Minsk a diffusé des images de gardes-frontières déployant du fil barbelé.

L’entrée de 19 drones présumés russes dans l’espace aérien polonais, survenue dans la nuit de mardi à mercredi, est considérée par Varsovie comme une provocation. Cet événement a suscité une réaction immédiate de la part des alliés européens.

L’Allemagne a déjà décidé de prolonger sa mission de protection de l’espace aérien polonais de trois mois et d’augmenter le nombre de ses avions de combat Eurofighter de deux à quatre. De son côté, la France a annoncé l’envoi de trois Rafale en Pologne.

Les Pays-Bas ont choisi d’accélérer la livraison de deux batteries de missiles Patriot et d’envoyer des systèmes de défense anti-aérienne et anti-drones, accompagnés de 300 militaires. La République tchèque prévoit également d’envoyer trois hélicoptères Mi-17, tandis que les Britanniques s’engagent à déployer des Eurofighter.

À l’instar de la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, également membres de l’Otan et limitrophes du Bélarus, ont renforcé leur sécurité et limité le trafic aérien en prévision des manœuvres militaires conjoints de la Russie et du Bélarus, Zapad-2025, prévues près de Minsk. Cette édition est la première depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, la précédente en 2021 ayant mobilisé environ 200 000 soldats russes, quelques mois avant le début de l’offensive russe.

La Pologne, qui demande un renforcement significatif des capacités militaires de l’UE et de l’Otan sur son territoire, a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter de l’incursion des drones. Cette démarche a pour but « d’attirer l’attention du monde entier sur cette attaque sans précédent menée par des drones russes contre un pays membre non seulement de l’ONU, mais aussi de l’Union européenne et de l’Otan », a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, à la radio RMF FM.

La session devait commencer à 19H00 GMT. Parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité disposant du droit de veto se trouvent la Russie et la Chine, ce qui rend peu probable l’adoption d’une résolution en la matière.

La Russie a, de son côté, appelé Varsovie à « reconsidérer la décision de fermer la frontière bélarusse au plus vite », dénonçant des « mesures de confrontation » et une « politique d’escalade des tensions ».

Selon Varsovie, 19 drones ont pénétré dans l’espace aérien polonais dans la nuit de mardi à mercredi. L’armée polonaise, ainsi que ses alliés de l’Otan, ont réussi à abattre au moins trois drones, que M. Sikorski a qualifiés de « fabrication russe », sans faire de blessés. Selon le ministère polonais de la Défense, ces drones auraient décollé de régions russes telles que Briansk, Koursk, Orel, Krasnodar, ainsi que de la Crimée occupée.

Les autorités russes ont démenti leur implication et ont accusé Varsovie de ne présenter aucune preuve tangible.

Le président américain Donald Trump a exprimé jeudi son mécontentement face à la situation, tout en évoquant une éventuelle « erreur » de la part de la Russie. L’Otan, à la demande de Varsovie, a activé l’Article 4 du traité Atlantique prévoyant des consultations entre alliés en cas de menaces pesant sur l’un de ses membres. La Suède et la République tchèque ont également convoqué les ambassadeurs russes présents sur leurs territoires pour exprimer leur protestation.

Le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, a indiqué jeudi sa volonté de « coopérer étroitement avec l’Ukraine (…) pour construire une barrière anti-drones aussi efficace que possible ».