Belgique

Cécile de France interroge l’IA : « C’est la dépossession de notre humanité »

Cécile de France joue dans le dernier film de Yann Gozlan, « Dalloway », qui questionne l’impact de l’intelligence artificielle sur l’humanité. Le réalisateur met en scène une palette d’émotions diverses, allant de la fascination à l’angoisse, tout en explorant les interactions complexes au sein d’un thriller psychologique.


Imaginez qu’au fil du temps, vous commencez à réaliser que l’intelligence artificielle que vous utilisez chaque jour ne se limite plus à être un simple outil, mais empiète progressivement sur votre intimité, influence vos pensées et semble s’immiscer dans tous les aspects de votre vie. Bien que ce scénario appartienne pour l’instant à la fiction, l’utilisation de l’IA suscite indéniablement des débats.

Cécile de France incarne parfaitement ce récit dans le dernier film du réalisateur Yann Gozlan, « Dalloway ». Reconnu pour ses thrillers élégants et tendus, qui mêlent suspense psychologique et enjeux contemporains, le réalisateur français questionne ici un outil devenu omniprésent.

« Ce film interroge notre époque. À la manière du mythe de Frankenstein, ce monstre que l’on a nous-mêmes créé nous dépasse – ici, en intelligence. Il échappe à notre compréhension et à notre contrôle. Ensuite, ce scénario questionne aussi l’idée principale qui est que si un jour elle parvient à avoir une conscience et une subjectivité, qu’adviendra-t-il de l’humanité ? C’est vraiment la dépossession de notre humanité dont il est question ici », explique l’actrice belge.

Alors que l’intelligence artificielle commence à pénétrer le monde du cinéma, comme nous l’avons expliqué dans un article précédent (Un film d’animation réalisé à l’aide de l’IA au prochain festival de Cannes ?), le monde de l’art dans son ensemble s’interroge sur la rapidité du développement de l’IA et sur les conséquences qu’elle pourrait avoir sur nos vies.

« Je pense qu’il faut s’en inquiéter. Il faut prendre conscience de beaucoup de choses pour être dans une attitude constructive. J’aurais envie de dire, exigeons des pénalités financières pour notamment ces grands patrons de la tech s’ils ne respectent pas une liste de règles basées sur le respect des droits des travailleurs, notamment les artistes. Puis des droits environnementaux tant qu’à faire, parce qu’il y a aussi de gros problèmes à ce niveau-là », développe Cécile de France.

Des émotions à profusion

Comme à son habitude, le réalisateur français plonge le spectateur dans un tumulte d’émotions toutes plus intenses les unes que les autres. De la fascination à l’angoisse, en passant par la solitude, l’enfermement ou la perte de repères, c’est un éventail d’émotions éclatantes que l’actrice belge offre dans « Dalloway ».

Cette série d’émotions n’est d’ailleurs pas toujours facile à interpréter : « La palette de jeu sur le thème de l’angoisse est très large. On part d’un point où tout est assez tranquille pour finir sur une fin explosive, mais de ça on ne va pas en parler ! Pour moi, c’était merveilleux de pouvoir explorer toute la psyché de mon personnage. D’avoir en tant qu’actrice, une partition d’émotions intenses. Puis surtout, ça se fait dans la minutie. On est dans un thriller avec plein de rouages très précis à emboîter. Il fallait vraiment que je sois connectée avec Yann Gozlan […] pour ne pas rater l’un de ces rouages émotionnels justement.