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L’ONU adopte la « déclaration de New York » : État palestinien sans Hamas.

L’assemblée générale de l’ONU a voté à 142 voix pour, 10 contre et 12 abstentions en faveur de la « déclaration de New York » visant à reconnaître un État palestinien, mais sans le Hamas. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré qu’« il n’y aura pas d’Etat palestinien ».


Donner un nouveau souffle à la solution à deux États, tel était l’objectif de la dernière Assemblée générale de l’ONU, qui a voté en large majorité pour la « déclaration de New York » visant à reconnaître un État palestinien, sans le Hamas. Israël, de son côté, a dénoncé une résolution « honteuse » qui inciterait le Hamas à la guerre.

Le texte, préparé par la France et l’Arabie saoudite, a été adopté par 142 voix pour, 10 contre (dont Israël et les États-Unis) et 12 abstentions. Il rappelle d’abord son soutien à Israël : « Nous condamnons les attaques perpétrées le 7 octobre par le Hamas contre des civils » et « le Hamas doit libérer tous les otages » retenus à Gaza.

La Palestine sans le Hamas

La déclaration, cosignée en juillet par 17 États, dont plusieurs pays arabes, va plus loin. « Dans le contexte de l’achèvement de la guerre à Gaza, le Hamas doit cesser d’exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec le soutien et la collaboration de la communauté internationale, conformément à l’objectif d’un État de Palestine souverain et indépendant ».

« On retiendra le 12 septembre comme le jour de l’isolement international définitif du Hamas », a déclaré juste avant le vote le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur France Inter.

Selon une source à la présidence française, cette déclaration doit être vue comme le socle du sommet que Paris et Riyad coprésideront le 22 septembre à l’ONU à New York, où le président Emmanuel Macron a promis de reconnaître l’État palestinien.

Un texte « bouclier » contre les critiques d’Israël

« Le fait que l’Assemblée générale soutienne enfin un texte qui condamne le Hamas directement est important », même si les Israéliens diront que « c’est bien trop peu et bien trop tard », a souligné Richard Gowan, de l’International Crisis Group.

Grâce à ce texte, les pays qui soutiennent les Palestiniens pourront « rejeter les accusations israéliennes selon lesquelles ils cautionnent implicitement le Hamas », a-t-il déclaré à l’AFP. Cela « offre un bouclier contre les critiques d’Israël » à ceux qui s’apprêtent à reconnaître l’État palestinien.

À la suite du président Macron, plusieurs pays ont annoncé leur intention de le faire lors de la semaine de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’ouvre le 22 septembre. Ce processus est perçu comme un moyen supplémentaire de faire pression sur Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée après les attaques du Hamas du 7 octobre 2023.

La « déclaration de New York » adoptée vendredi appelle aussi à la « fin de la guerre à Gaza » et à un « règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien, reposant sur une mise en œuvre véritable de la solution à deux États ». C’est une position habituelle de l’Assemblée.

Dans la perspective d’un futur cessez-le-feu, elle évoque également le déploiement d’une « mission internationale temporaire de stabilisation » à Gaza, sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, pour protéger la population, soutenir le renforcement des capacités de l’État palestinien et apporter des « garanties de sécurité à la Palestine et à Israël ».

Environ trois-quarts des 193 États membres de l’ONU reconnaissent l’État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. Cependant, après près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza dévastée, l’extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d’annexer ce territoire occupé, la crainte grandit que la création d’un État palestinien soit physiquement impossible.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a été très clair : « Il n’y aura pas d’État palestinien », a-t-il affirmé jeudi. Son allié américain a déjà annoncé que le président palestinien, Mahmoud Abbas, ne serait pas autorisé à se rendre à New York.