Mort d’Agathe Hilairet : un condamné pour viol sur joggeuses est suspect
Un individu de 59 ans a été mis en examen pour « meurtre précédé d’enlèvement et séquestration » dans l’enquête sur la mort d’Agathe Hilairet, confirmant la procureure de la République de Poitiers, Rachel Bray. Ce suspect, qui a un casier judiciaire mentionnant deux condamnations criminelles, a été interpellé le 10 septembre dernier et des traces d’ADN d’Agathe Hilairet ont été trouvées dans son véhicule.

Qui est le principal suspect dans l’enquête sur la mort d’Agathe Hilairet ? Ce vendredi, un homme a été mis en examen pour « meurtre précédé d’enlèvement et séquestration », comme l’a confirmé Rachel Bray, procureure de la République de Poitiers. Son profil, celui d’un ouvrier agricole de 59 ans, est très préoccupant.
Multirécidiviste, il a déjà été condamné pour des faits de viol et d’agression sexuelle, notamment envers des joggeuses, des circonstances qui rappellent tragiquement le cas d’Agathe Hilairet, cette jeune femme de 28 ans disparue le 10 avril dernier à Vivonne (Vienne) alors qu’elle était partie faire son jogging depuis le domicile de ses parents. Son corps a été découvert le 4 mai dans une forêt éloignée de ses parcours habituels.
« Un homme dangereux, violent »
Le nom de cet homme est apparu au cours des investigations menées par les gendarmes, qui ont dû examiner pendant près de cinq mois 7.000 appels à témoins, dont une centaine ont été auditionnés et 750 signalements reçus de toute la France. « De ce travail particulièrement conséquent, une convergence d’éléments a permis de concentrer les recherches sur un homme né en 1965, résidant à Vivonne et inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) », a déclaré la procureure de Poitiers.
Son casier judiciaire mentionne en effet deux condamnations criminelles sévères. En février 1994, la cour d’assises du Puy-de-Dôme l’avait condamné à douze ans de réclusion criminelle pour avoir violé sous la menace d’une arme, deux ans auparavant, une joggeuse. Il avait été libéré de prison en 2000.
Ensuite, en février 2004, la cour d’assises de Haute-Loire l’a condamné à trente ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté de 20 ans, pour viol avec arme en récidive et agression sexuelle. Il avait alors été reconnu coupable d’avoir violé, armé d’un couteau, une jeune femme de 24 ans en octobre 2001, après l’avoir suivie chez elle dans une maison isolée du Puy-de-Dôme. Selon Le Parisien, lors de son procès, il avait nié toute agression et déclaré avoir subi « un trou noir » le jour des faits. L’avocat général l’avait présenté comme « un homme dangereux, violent, incapable de résister à ses envies », avertissant que « Rambo », son surnom, « recommencera ».
Il a également été condamné pour avoir agressé sexuellement, lors d’une permission de sortie durant sa première détention, une mère de famille qui faisait son footing en octobre 1999 dans le même département.
Sous surveillance judiciaire avec obligation de soins
L’individu a purgé plusieurs années à la prison de Casabianda-Aléria en Corse. Présentée comme une prison « modèle », accueillant principalement des individus condamnés pour des crimes à caractère sexuel, elle est toutefois critiquée et parfois surnommée « Le Club Med des pointeurs ».
À l’issue de sa période de sûreté de vingt ans, il a bénéficié non pas d’une libération, mais d’un aménagement de peine sous forme de placement extérieur dans le département de la Vienne, depuis avril 2024. Il s’est alors installé à Vivonne, où il a été placé sous surveillance judiciaire depuis le 5 octobre 2024, avec « injonction de soins, résidence dans un lieu déterminé, interdiction de contact avec les victimes, interdiction de détenir une arme et obligation de travail ». La question d’éventuelles défaillances dans son suivi pourrait se poser.
Ne parvenant pas à fournir un alibi solide le jour du crime, il a été interpellé et placé en garde à vue le 10 septembre dernier au matin. Lors de sa garde à vue, des traces d’ADN d’Agathe Hilairet ont été découvertes dans son véhicule. « À ce stade, il reconnaît sa présence sur les lieux et avoir eu un contact » avec la victime, a précisé la procureure. Selon son avocat Me Aurélien Bourdier, contacté par l’AFP, le suspect a admis avoir porté deux coups à la victime mais a nié avoir voulu la tuer.

