Népal : Plus de 13 000 détenus échappent lors des manifestations
Cinq jours après le début des émeutes, les autorités népalaises tentent de retrouver les environ 13.500 détenus qui se sont évadés, dont « 12.533 sont toujours en cavale ». Le bilan de la contestation a été relevé à 51 victimes, parmi lesquelles « 21 manifestants et trois policiers ».
Cinq jours après le début des émeutes, la vaste chasse à l’homme se poursuit au Népal. Les autorités s’efforcent de retrouver les environ 13.500 détenus qui ont profité des troubles pour s’évader de prison. À ce jour, moins d’un millier d’entre eux ont été rattrapés, certains retrouvés sur le sol de l’Inde voisine, a déclaré vendredi le porte-parole de la police : « 12.533 sont toujours en cavale ».
Le bilan des manifestations, les plus meurtrières survenues au Népal depuis l’abolition de la monarchie en 2008, s’élève à 51 morts. Parmi les victimes, il y a « 21 manifestants et trois policiers », a précisé Binod Ghimire, porte-parole de la police.
Les troubles ont débuté lundi, lorsque la police a ouvert le feu sur des jeunes manifestants qui s’étaient rassemblés pour protester contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites. Dès le lendemain, le Premier ministre KP Sharma Oli, au pouvoir depuis 2024, a ordonné la réouverture de Facebook, X et YouTube, tout en promettant une enquête sur les violences policières, avant d’annoncer sa démission.
Parlement incendié
Tout au long de la journée de mardi, des jeunes réunis sous la bannière « Génération Z » ont saccagé de nombreux bâtiments publics, ainsi que des résidences de dirigeants politiques et d’autres symboles du pouvoir dans la capitale Katmandou. Le parlement a été incendié, tout comme la résidence du chef de gouvernement démissionnaire.
Depuis mardi soir, l’armée a repris le contrôle de la capitale, qui est placée sous un strict couvre-feu. Son chef d’état-major, le général Ashok Raj Sigdel, a également entamé des discussions, notamment avec des représentants des manifestants, en vue de former un gouvernement intérimaire. L’ancienne cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, 73 ans, est envisagée pour le diriger, mais son nom suscite des réserves parmi les protestataires. Les négociations politiques se poursuivaient vendredi.

