France

Le syndrome du paradis : des arrêts maladie perturbent les vacances.

Le « syndrome du paradis » désigne un phénomène fréquent qui touche certains individus lors de leurs congés, provoquant des maladies inattendues qui plombent le début des vacances. Cette réalité a conduit la Cour de cassation à reconnaître et à protéger les droits des salariés en leur permettant de décaler leurs congés en cas d’arrêt maladie durant cette période.


S’il est connu que le travail peut entraîner des problèmes de santé, ce phénomène touche également les vacances. Il ne s’agit pas ici de maladies d’origine alimentaire ou de problèmes liés à un traitement préventif négligé, mais d’un mal insidieux qui vient ternir le début des congés, comme une fièvre inattendue. Cette situation fréquente est désignée par le terme de « syndrome du paradis ».

La Cour de cassation a récemment statué sur ce sujet, affirmant qu’un salarié malade durant ses congés peut reporter ses vacances jusqu’à la fin de son arrêt maladie. Ce phénomène, lié au stress professionnel, est une source de frustration. Michel, 54 ans, journaliste sportif, témoigne de son expérience. Après avoir couvert le Tour de France, il se rendait souvent malade à peine ses vacances commencées : « Cela gâchait régulièrement mes premiers jours de repos », confie-t-il. Lors d’un été, malgré l’absence de grands événements, il se souvient de sa journée passée au lit, grelottant en Ardèche pendant une canicule.

Désirée, jeune Lilloise, est également familière avec cette problématique : « Souvent, je ressens les symptômes dès que je monte dans l’avion et cela peut durer plusieurs jours. » Elle décrit un état grippal qui surgit dès qu’elle laisse derrière elle ses tracas professionnels. En Sicile, par exemple, elle a dû faire des inhalations alors qu’il faisait 30 degrés à l’extérieur.

Le docteur Bernard Salengro, médecin du travail à Nice, explique que ce syndrome a émergé avec l’usage accru des ordinateurs portables, des téléphones et du télétravail, impactant principalement les professions du secteur tertiaire. Carla Valette, interne en médecine et créatrice de contenu, ajoute que ce mal touche tous ceux dont la profession est exigeante, marquée par un fort stress et une charge mentale élevée.

Selon elle, l’adrénaline et les hormones de stress maintiennent le système immunitaire en vigilance. Lors des vacances, le corps relâche cette tension, augmentant ainsi la susceptibilité aux infections. Ce phénomène n’est pas seulement psychologique, mais bien physiologique, ce qui explique pourquoi ces individus tombent rarement malades pendant leurs activités professionnelles.

Typiquement, les symptômes durent quelques jours, le temps que le système immunitaire reprenne le dessus. Pour éviter cela, Carla Valette conseille d’apprendre à ne pas vivre en situation de tension constante, de prendre soin de sa santé tout au long de l’année, et de pratiquer une activité physique. Une autre solution pourrait être de s’accorder plusieurs semaines de congé d’affilée pour maximiser le temps de repos effectif.