Belgique

Analyse des images par drones des incidents maritimes à Gaza.

Dans la nuit du 8 au 9 septembre, le bateau « Family » a été frappé par un incendie, suivi le lendemain par une attaque similaire sur l’embarcation « L’Alma ». Les deux navires, actuellement ancrés au large de Sidi Bou Saïd en Tunisie, se préparent à poursuivre leur mission vers Gaza, malgré les incidents récents et les incertitudes entourant leur sécurité.


D’abord, la nuit du 8 au 9 septembre, le bateau « Family », puis le « L’Alma » dans la nuit du 9 au 10 septembre. En l’espace de deux jours, deux navires de la flottille humanitaire « Global Sumud Flotilla » ont été victimes d’incendies à bord.

Actuellement, ces deux bateaux sont en attente au large de Sidi Bou Saïd, en Tunisie, et se préparent à prendre la mer. Ils s’apprêtent à naviguer vers Gaza, accompagnés d’autres embarcations transportant des militants et de l’aide humanitaire dans le but de « briser le blocus« , après deux tentatives infructueuses bloquées par Israël en juin et juillet.

### Une première attaque et un démenti des autorités tunisiennes

Aux alentours de 00h29, le 9 septembre, le son d’un drone est clairement audible sur un enregistrement. Peu après, la caméra du « Family » immortalise une explosion à l’avant du navire, suivie d’un cri de détresse. Un incendie se déclare rapidement à la suite de l’explosion, mais il est rapidement maîtrisé.

Des images provenant d’une autre embarcation montrent également un engin incendiaire chuter sur le pont peu avant 00h30.

Cependant, les autorités tunisiennes remettent en question la présence d’un drone. La Garde nationale tunisienne déclare dans un premier temps qu’aucun engin n’a été détecté et nie tout acte hostile, suggérant même que l’incendie pourrait avoir été causé par un mégot de cigarette. Plus tard, face aux témoignages, elles annoncent l’ouverture d’une enquête sur l’incident.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, réclame aussi une enquête « complète et transparente ». Un article du quotidien « Le Monde » souligne l’embarras du gouvernement tunisien face à cette attaque, notant que leur déni révèle l’étroitesse de leur marge de manœuvre diplomatique.

### Une deuxième attaque le lendemain

Le 10 septembre, un nouvel incident similaire se produit. « L’Alma », battant pavillon britannique, est la cible d’une attaque, signalée à 00h17 par des cris d’alerte à son bord. Un engin enflamme de nouveau le pont.

Francesca Albanese, rapporteuse des Nations unies, affirme qu’un drone aurait été utilisé pour larguer un engin incendiaire sur le « L’Alma ». La flottille confirme que le bateau a subi des dégâts, bien que tous les passagers soient sains et saufs. Ils déplorent que ces attaques s’inscrivent dans un contexte d’agression israélienne accrue.

### La thèse d’un drone « commercial » privilégiée par les experts

Malgré l’absence de drones visibles sur les enregistrements, des experts estiment qu’un projectile incendiaire a été largué sur les embarcations par un drone commercial. Cette technologie est facilement accessible, notamment grâce aux achats en ligne.

Selon Patrick Hendrick, chercheur à l’Université libre de Bruxelles, les vidéos montrent que de petits drones pourraient avoir été utilisés pour mener ces attaques de manière très ciblée.

Roy Gardiner, expert en drones militaires, ajoute que les drones disponibles commercialement, tels que le DJI Mavic 3, pourraient remplir ce rôle. Des modifications simples, souvent partagées en ligne, permettent à ces drones d’être utilisés pour des attaques.

En résumé, bien que des membres de la flottille aient suggéré un lien avec Israël, la technologie rudimentaire employée pour ces attaques peut également suggérer une méthode délibérée d’intimidation. Les résultats des enquêtes pourraient clarifier ces événements et les éventuelles implications internationales.