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Brésil : décision de la Cour suprême défavorable à l’ex-président Bolsonaro.

L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro est en passe d’être condamné pour tentative de coup d’État, avec une majorité de juges de la Cour suprême ayant voté en ce sens. Accusé d’avoir dirigé une « organisation criminelle » pour tenter de rester au pouvoir après sa défaite électorale en 2022, il risque une peine pouvant aller jusqu’à 43 ans de prison.

Jair Bolsonaro reconnu coupable, une condamnation pour tentative de coup d’État imminente

L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro se rapproche d’une possible peine de prison : la majorité des juges ont voté jeudi en faveur d’une condamnation pour tentative de coup d’État, en dépit des appels de Donald Trump en sa faveur. Avec un vote de 3 contre 1, suite à la décision de la juge Carmen Lucia, la Cour suprême a constitué la majorité nécessaire pour déclarer l’ancien président (2019-2022) coupable. À 70 ans, Bolsonaro risque jusqu’à 43 ans d’incarcération.

Accusé d’avoir dirigé une « organisation criminelle » visant à garantir son « maintien autoritaire au pouvoir » après sa défaite contre le président actuel de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, lors des élections de 2022, Jair Bolsonaro maintient son innocence. Le cinquième et dernier juge, Cristiano Zanin, ancien avocat de Lula, doit encore se prononcer avant que le jugement et une éventuelle peine soient prononcés.

Le procès suscite des réactions polarisées au sein de l’opinion publique

Le procès divise une opinion publique fortement polarisée, notamment à Brasilia. Germano Cavalcante, un ingénieur civil de 60 ans, déclare que « ce procès n’est pas juste » et qu’il est « plus politique que judiciaire« . En revanche, Ana Karla Oliveira, une analyste de 21 ans, se dit « absolument ravie » et prévoit de célébrer cette condamnation qu’elle considère comme une « réparation historique« .

La situation de Bolsonaro a également provoqué une crise sans précédent entre le Brésil et les États-Unis. Le président américain Donald Trump a dénoncé une « chasse aux sorcières » contre son allié d’extrême droite, en imposant une surtaxe de 50 % sur une partie des exportations brésiliennes. Washington a également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et imposé des sanctions financières à l’un d’eux, Alexandre de Moraes, rapporteur du procès de Bolsonaro.

Jair Bolsonaro et ses anciens collaborateurs devant la justice

Le juge Moraes a été le premier à voter en faveur de la condamnation de l’ex-président, affirmant que le Brésil avait « failli redevenir une dictature » lors de la tentative de coup d’État présumée. Jair Bolsonaro est jugé aux côtés de sept de ses anciens collaborateurs, comprenant plusieurs ex-ministres et généraux.

C’est la première fois qu’un ancien chef d’État fait face à de telles accusations dans un pays marqué par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985). Flavio Dino, ancien ministre de la Justice sous Lula, a également voté pour une condamnation, jugeant les infractions passibles de « non-amnistie« . Le courant conservateur essaie actuellement de faire passer une loi d’amnistie en faveur de son leader.

Alors que des recours contre une condamnation sont envisagés, le camp de Bolsonaro a célébré le vote du troisième magistrat, Luiz Fux, qui a voté pour l’acquittement. Sa démonstration de plus de onze heures a été perçue comme critiquant le dossier et soulignant un manque de preuves, tout en considérant que le complot n’était jamais allé au-delà de la « phase préparatoire« . Le député bolsonariste Luiz Lima a estimé que ce vote « n’affectera pas le résultat final, mais influencera l’histoire« .

L’argumentation de Fux a provoqué la réaction de Lula, qui a déclaré que « Bolsonaro a tenté de mener un coup d’État dans ce pays« , assurant qu’il existe de nombreuses preuves à l’appui.

Dans la soirée, Donald Trump a qualifié la condamnation de Bolsonaro de « très surprenante« .