Bert Engelaar (FGTB) déplore l’équilibre entre pensions et défense.
La transparence mutuelle entre le gouvernement et les citoyens est essentielle pour un dialogue constructif. Ainsi, être franc avec ce gouvernement constitue un impératif, tant pour les travailleurs que pour les représentants syndicaux.
**Bert Engelaar, syndicaliste engagé, prépare son entrée à la tête de la FGTB**
Dans un contexte politique parfois tendu, Bert Engelaar, secrétaire national de la FGTB, se distingue par sa communication directe sur les réseaux sociaux. À 46 ans, cet ancien Gantois, parfaitement bilingue, ne cache pas son intention de s’opposer fermement au gouvernement fédéral, qu’il perçoit comme en décalage avec les réalités des travailleurs. Engelaar, déjà surnommé le « syndicaliste anti-De Wever » par la presse flamande, estime qu’il est primordial de porter un discours qui résonne avec les préoccupations des citoyens. « La Flandre avait besoin d’un message clair. Je ne suis pas seul dans cette lutte. Beaucoup partagent mes opinions », souligne-t-il. Pour lui, la récente violence dans les débats politiques, illustrée par l’assassinat de l’influenceur conservateur américain Charlie Kirk, est alarmante. « Je suis un syndicaliste et un démocrate. Accepter de recourir à la violence pour des différences d’opinion est inacceptable », déclare-t-il.
**Des réformes controversées sur les pensions**
Engelaar critique vivement le principe du bonus-malus sur les pensions, une mesure qui suscite l’indignation des syndicats. Selon cette réforme, les travailleurs qui choisissent de partir à la retraite avant d’avoir atteint le nombre d’années requis verront leurs pensions réduites, tandis que ceux qui prennent leur retraite après l’âge légal seront récompensés par une pension majorée. « Il est essentiel que tous les travailleurs, qu’ils soient en Flandre, à Bruxelles ou en Wallonie, puissent travailler dans des conditions décentes jusqu’à la fin de leur carrière », plaide t-il. Engelaar rappelle que d’autres pays européens gèrent mieux ces enjeux.
**Refus des exclusions du chômage**
Une autre réforme controversée concerne les allocations de chômage. À partir du 1er janvier 2025, les Belges au chômage depuis plus de 20 ans recevront une notification de leur exclusion des allocations. Malgré l’approbation d’une majorité des Belges à cette mesure selon une enquête de la RTBF/VRT, Engelaar l’objecte. « Il est faux de marginaliser ces individus en les qualifiant de ‘chômeurs’. Ce sont des demandeurs d’emploi qui ont besoin de notre soutien », insiste-t-il. Le leader syndical demande également un moratoire sur ces exclusions, afin de permettre une meilleure réorientation vers l’emploi durable.
**Flexibilité accrue et travail nocturne**
Le gouvernement De Wever aspire à flexibiliser le marché du travail. Des mesures récentes élargissent les heures de travail pour les étudiants et réduisent la définition d’heures de nuit dans le secteur de la logistique. Engelaar reste sceptique : « Ces changements, souvent imposés sans consultation, nuisent aux accords antérieurs. La peur d’une migration d’entreprises à l’étranger est exagérée », estime-t-il.
**Des actions à prévoir**
Face à l’inaction apparente du gouvernement malgré des manifestations répétées, Engelaar évoque la possibilité d’intensifier les actions syndicales. « Nous continuons d’organiser grèves et manifestations et envisageons un automne d’actions, notamment le 14 octobre prochain », annonce-t-il, soulignant la nécessité d’une mobilisation importante des travailleurs.
**Critiques envers Vooruit**
Malgré sa position de socialiste, Bert Engelaar ne mâche pas ses mots à l’égard de Vooruit, le parti socialiste flamand, en critiquant leur présence gouvernementale. « Ils doivent se remettre en question pour savoir s’ils apportent encore une valeur ajoutée », prévient-il.
**Financement de la Défense**
Concernant les investissements en matière de défense, Engelaar admet leur nécessité face aux enjeux géopolitiques actuels, mais déplore le déséquilibre dans les priorités gouvernementales. « Pour les pensions, il n’y a pas de budget, mais tout est possible pour la défense. Cela reflète une vision déséquilibrée entre les priorités sociales et les investissements militaires », conclut-il.
Engelaar prendra officiellement ses fonctions de président de la FGTB à la fin de l’année.

