Après s’être frottée aux « manipulateurs » du monde politique, Marlène Schiappa s’attaque aux « Traîtres » de M6

«On dit que, quand on a fait de la politique depuis longtemps, lorsqu’on entre dans une pièce, on sait qui est le traître », lance Marlène Schiappa. L’ex-ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, qui a quitté le gouvernement après que l’affaire du fonds Marianne a éclaté, tempère : « C’est un peu vrai, mais pas totalement. Pendant des années, j’ai côtoyé tellement de manipulateurs que je peux disséquer chaque parole. J’ai des red flags qui s’agitent : je vois qui est en train de mentir. »
Les téléspectateurs pourront juger de ses compétences en détection de mensonges en regardant la saison 5 des « Traîtres » lancée ce mardi à 21h10 sur M6. Après Raquel Garrido l’an passé et Jean Lassalle en saison 2, la conseillère régionale d’Ile-de-France de 43 ans est la troisième personnalité politique à se prêter au jeu. Dans cette émission, les candidats désignés en secret comme « traîtres » par la production ne doivent pas de faire démasquer par les autres, appelés les « loyaux » qui, eux, doivent prendre garde à ne pas inciter les « traîtres » à les éliminer.
« Ne prépare pas une grosse valise »
« Quand j’ai expliqué les règles à mon compagnon, il m’a dit : « Tu vois bien que tous ceux qui sont un peu grande gueule se font éliminer le premier jour. Ne prépare pas une grosse valise, tu seras vite rentrée à la maison » », raconte, sourire aux lèvres, Marlène Schiappa qui reconnaît avoir énormément redouté d’être la première éliminée.
Alors elle a visionné toutes les saisons précédentes, analysé les dynamiques de jeu et établi sa stratégie. « Je voulais commencer par aller contre ma nature en restant en retrait, en observatrice, sans trop prendre la parole, en laissant les autres prendre l’espace. Puis, monter en puissance. Mais vu qu’il y a des retournements de situation tout le temps, mon plan ne convenait plus du tout et j’ai dû le revoir entièrement. »
« Un de nos objectifs est de faire découvrir les personnalités qu’on invite différemment de ce qu’on voit d’elles d’habitude. On veut qu’elles soient vraies. Alors on fait voler leur zone de confort en éclat », rebondit le producteur David Warren.
Dans l’aventure, Marlène Schiappa était accompagnée de sa meilleure amie Anaïs. « Tout le monde a été au courant de notre lien dès le début. On savait que ça pouvait être perçu comme un danger parce qu’on pouvait s’entraider, souligne-t-elle. Alors, on essayait de ne pas être trop proches même si on avait envie de discuter ensemble tout le temps. On a vraiment essayé de s’intégrer. »
« Une claque d’intelligence »
L’ex-ministre n’avait pas besoin d’être en binôme pour disposer d’un statut à part aux yeux des autres participants : elle a dû composer avec les préjugés que ses sept années au gouvernement, le pan le plus médiatisé de sa carrière politique, ont contribué à forger à son sujet. « Au début, je n’avais vraiment pas envie de parler avec elle », confie l’influenceur Marcus qui la trouvait « trop dangereuse ». Il poursuit : « Au fur et à mesure, je me suis rendu compte qu’elle était une femme, avec un cœur et j’ai appris à vraiment la connaître. C’est là où le jeu est trop cool : tu balaies tes a priori, tu découvres une personne autrement. ».
Le comédien Théo Fernandez dit s’être pris « une claque d’intelligence ». « Elle est brillante. Elle est une oratrice extraordinaire, qui a des valeurs très fortes. D’un côté, on s’attache très vite à Marlène, à son côté loyal dans la vie. D’un autre, on voit qu’elle a le pouvoir de te mentir et qu’elle a les capacités pour être traître… C’est très déroutant. »
« Le défi de mentir le moins possible »
Marlène Schiappa assure qu’elle n’a pas (trop) versé dans la duplicité lors du tournage de l’émission. « Je voulais montrer qu’on peut avoir fait de la politique et, pour autant, ne pas passer son temps à manipuler les autres. Je m’étais donné comme défi de mentir le moins possible et d’essayer d’utiliser ce que je sais pour mettre au jour les menteurs, affirme-t-elle. Je pensais que j’aurais beaucoup de recul sur le jeu, mais dès la troisième heure, j’étais à fond. On s’énerve, on tape sur la table, on crie de joie, on vit vraiment les choses très très intensément. »
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La quadragénaire assure avoir beaucoup appris sur elle-même en participant aux « Traîtres ». « On peut vivre cette émission en la subissant et en se disant : « Oh la la, les gens m’ont trahie, c’est vraiment pas sympa ». On peut aussi sortir et se questionner : quels sont mes ressorts ? Par qui est-ce que je me laisse trahir ? Sur quoi suis-je manipulable ? », énumère-t-elle, laissant penser que, dans le jeu, elle était dans le camp des loyaux… A moins qu’on ne se soit fait avoir et qu’elle soit une redoutable manipulatrice.

