Le designer star français Ramdane Touhami mis en cause pour harcèlement moral

Ramdane Touhami, designer français en vue à l’international, est visé par une plainte pour harcèlement moral et pour travail dissimulé. Dans cette plainte déposée à Paris le 21 août, un ancien salarié dénonce notamment la répétition d’insultes hurlées devant ses collègues ou encore de menaces de la part de Ramdane Touhami, touche-à-tout du luxe. Il est aussi question d’heures supplémentaires ni déclarées ni payées.
« Notre client a été victime et témoin du management brutal et destructeur pratiqué dans cette entreprise », a commenté Arthur Gaulier, avocat du plaignant. Cet ancien employé, qui « a eu le courage de dénoncer les intimidations, injures et humiliations », selon lui.
« Reproches, injures, colères noires »
Ramdane Touhami – qui pose aux côtés de célébrités comme Britney Spears, Jackie Chan ou Tyler, the Creator sur son Instagram – « fait vivre un enfer à ses salariés », avait écrit Mediapart à la mi-mars, sur la base d’une quinzaine de témoignages. Les réunions bihebdomadaires sont « sans exception un calvaire : reproches, injures, colères noires », rapporte ainsi un témoin auprès du média en ligne.
Florilège des propos de cet entrepreneur rapportés par des salariés actuels ou anciens : « Vous avez deux solutions, ou vous vous suicidez, ou vous repartez à l’attaque », « le mec avec des lunettes là-bas [s’] il était à côté de moi, c’était un coup de boule », « vous savez combien elle coûte, la connasse qui fait le service le matin ? ». Le mis en cause a balayé ces accusations dans Mediapart : « C’est des expressions que j’utilise, mais pas pour mes employés. On vous a dit des conneries ».
La question des heures supplémentaires revient aussi dans le média en ligne. « Une collègue m’a dit que personne ne demandait paiement de ses heures sup’ parce qu’ici, on était en dictature », souligne ainsi un témoin.
Décrit comme un « gourou des marques » par le Financial Times, il s’est notamment fait connaître via son studio de design, Art Recherche Industrie (ARI), lancé pour couvrir « tous les champs esthétiques d’une marque, de l’architecture à la philosophie », peut-on lire sur le site officiel. Il fut notamment adoubé par le géant du luxe LVMH, qui fit l’acquisition en 2021 d’une de ses structures, l’Officine Universelle Buly, spécialisée dans les parfums et cosmétiques, pour 179 millions d’euros selon la presse.

