« Surface » sur France 2 : Un polar envoûtant en eaux troubles, porté par Laura Smet

Un de nos coups de cœur de la rentrée ! France 2 diffuse dès ce lundi à 21h10 Surface, une minisérie en six épisodes (deux épisodes par soirée jusqu’au 15 septembre) adaptée du roman éponyme d’Olivier Norek, l’ancien flic reconverti en maître du thriller. Dans cette coproduction franco-germano-belge, réalisée par Slimane-Baptiste Berhoun (déjà à la mise en scène du vertigineux Vortex), Laura Smet y incarne une flic parisienne défigurée et mutée en Occitanie, où sa convalescence est bouleversée par la découverte, dans un lac, de squelettes d’enfants. Une immersion glacée et glaçante dans un lac maudit dont 20 Minutes est partenaire. Explications.

Un village englouti

Grièvement blessée et défigurée lors d’une intervention qui a mal tourné et où elle s’est montrée trop téméraire, Noémie Chastain, capitaine de police parisienne, débarque à Avalone, village aveyronnais où le temps s’est arrêté, pour une mission de convalescence forcée. Elle doit évaluer l’activité du commissariat local et recommander sa fermeture éventuelle.

Une mise au placard qui va prendre une sombre tournure après la découverte, par un pêcheur, d’un fût remonté à la surface du lac contenant le squelette d’un petit garçon, Alex, disparu en 2001 avec deux autres enfants, Cyril et Elsa. Plus de vingt ans après leurs disparitions, Noémie Chastain se retrouve plongée dans une enquête qui ravive les fantômes d’un village englouti, puisque la partie basse d’Avalone a été submergée il y a un quart de siècle pour créer ce réservoir artificiel.

Un western aquatique

Adapté du best-seller d’Olivier Norek vendu à plus de 500.000 exemplaires et lauréat de nombreux prix, le scénario – signé Marie Deshaires, Catherine Touzet, Laura Piani et Gaëlle Bellan – tisse habilement les fils d’un polar psychologique oppressant. L’enquête, menée avec Hugo Massey (Tomer Sisley), plongeur de la brigade fluviale de Paris, va faire remonter à la surface les traumatismes enfouis, les secrets familiaux et les non-dits de cette communauté à la manière de Twin Peaks.

L’investigation va aussi faire remonter l’engloutissement personnel de l’enquêtrice, toute à la fois, vulnérable parce qu’atteinte d’hoplophobie (la pêur des armes à feu) et animée par une rage contenue. Défigurée par les prothèses ultra-réalistes, Laura Smet livre une interprétation magnétique de cette femme meurtrie, mais combative. Au fil des épisodes, la capitaine brisée se mue en enquêtrice déterminée à découvrir la vérité derrière cet événement macabre. En explorant les thèmes de la reconstruction identitaire et de la rédemption, Laura Smet confère à l’ensemble un faux air de western aquatique moderne.

Des plongées oniriques

A ses côtés, Tomer Sisley apporte une élégance rugueuse au personnage d’Hugo Massey. Le reste du casting est impeccable, notamment l’équipe attachante du commissariat, composée de Théo Costa-Marini, taciturne lieutenant Romain, de Pauline Serieys, lumineuse auxiliaire Nadège, de Quentin Laclotte-Parmentier, émouvant en Milk, le jeune gardien de la paix, et d’Otis Ngoi, l’indélicat mais chaleureux, Didier.

La musique de Loïc Ouaret, qui avait déjà signé pour L’Absente, enveloppe le tout d’une bande-son envoûtante. Entre plans aériens hypnotiques du lac et plongées sous-marines oniriques, la mise en scène de Slimane-Baptiste Berhoun prend son temps et capte la densité des silences qui en disent autant que les révélations. On y décèle des échos à Les Revenants pour l’ambiance fantomatique, mais avec un ancrage policier plus terre à terre, fidèle à l’univers d’Olivier Norek.

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Chaque épisode révèle un nouveau secret, comme des bulles remontant à la surface… Bref, n’hésitez pas à plonger dans ce polar doublé d’une enquête psychanalytique, déjà disponible en intégralité sur France.tv, mais impossible de refaire surface avant d’avoir tout bingé !