Rentrée scolaire : Autant de professeurs que l’an dernier mais moins d’élèves, vraiment ?

C’est l’heure de la rentrée pour la plupart des élèves de France ce lundi 1er septembre. Selon la ministre Élisabeth Borne, le bilan n’est pas si terrible : « Il y a près de 100.000 élèves de moins et il y a autant de professeurs que l’an dernier », a-t-elle affirmé sur RTL.
Elle a d’ailleurs ajouté : « On a 99,9 % des postes qui sont bien pourvus dans le premier degré, et quasiment pas de postes non pourvus dans le second degré. » Mais la situation est-elle vraiment meilleure que lors de la rentrée de 2024 ?
FAKE OFF
Lors de la rentrée de septembre 2024, il y avait 6.261.800 élèves dans le 1er degré en France, pour 367.500 enseignants. Dans le 2nd degré, ils étaient 5.635.700 élèves pour un total de 485.300 enseignants, selon les statistiques publiées par la Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance. Pour avoir les mêmes données pour la rentrée de cette année, il faudra attendre la prochaine édition qui ne sera publiée qu’en août 2026.
Mais pour commencer, on peut accorder à la ministre de l’Education un bon point : le nombre d’élèves diminue bel et bien année après année. Pour cette rentrée, une baisse de 90.700 élèves était prévue dans le premier degré. Rien d’exceptionnel puisqu’une diminution de 79.400 élèves avait déjà été observée entre les rentrées 2023 et 2024.
Et cette tendance est également vraie dans le secondaire. En cause : la diminution des naissances depuis une quinzaine d’années. Entre 8.000 et 15.000 élèves en moins sont attendus pour ce mois de septembre par rapport à l’an dernier. On atteint donc bel et bien la moyenne des 100.000 écoliers en moins annoncée par Élisabeth Borne.
Des postes encore vacants au jour de la rentrée
Mais alors concernant le nombre de professeurs qu’en est-il ? Les estimations portaient bel et bien sur un chiffre de 852.800 postes pourvus, avec des ajustements annoncés par le ministère : 470 suppressions de postes dans le primaire, compensées par 324 créations dans le secondaire et 170 postes supplémentaires de conseillers principaux d’éducation. Cette dernière catégorie n’entrant pas dans celle des professeurs, on pourrait chipoter et déjà affirmer qu’il y en a, au minimum, 170 en moins.
S’ajoutent à cela les résultats du concours de 2025. Plus de 2.600 postes d’enseignants sont restés vacants à l’issue des recrutements. Si le gouvernement avait bien affiché une volonté de conserver le même nombre de professeurs, la réalité semble moins satisfaisante.
Élisabeth Borne avance 2.500 professeurs manquants, l’estimation du syndicat SNES-FSU est plutôt entre 5.000 et 6.000. La ministre affirme qu’ils « n’ont pas pris en compte les progrès réalisés dans les derniers jours ».
Des déficits inégalitaires selon les régions. Dans le premier degré, les académies de Créteil, Versailles, Mayotte et Guyane sont les plus touchées pour le moment.

