France

Rentrée scolaire 2025 : « Finalement, le plus dur, c’est pour nous »… À Lyon, les parents entre stress et excitation

Il est 7h20. Joseane scrute chaque bus qui passe. Pour Lilah, sa fille de « 5 ans et 11 mois », c’est le « grand jour » : sa rentrée en CP. « Je change d’école, glisse la fillette qui intègre une classe internationale. Je pense que je vais être un peu timide parce qu’il y aura des enfants que je ne connais pas. Mais je suis contente ! »

Fière de ses nouveaux vêtements et de son cartable rose « avec une écriture dorée », elle n’est « pas stressée ». « J’ai bien dormi, j’avais même oublié que c’était la rentrée ce matin », lance-t-elle. Joseane, elle, n’avait pas oublié que c’était la rentrée. « Chaque année, il y a une petite pression pour nous les parents, dit-elle en souriant. Il faut penser à plein de choses donc, on espère avoir fait tout ce qu’il fallait, comme il le fallait. Et là, avec le bus en plus, ça rajoute de l’angoisse. »

Lilah et sa mère Joseane, en attendant le bus de ramassage scolaire ce lundi matin, à Villeurbanne.
Lilah et sa mère Joseane, en attendant le bus de ramassage scolaire ce lundi matin, à Villeurbanne. - E. Martin / 20 Minutes

La rentrée en CP c’est « une nouvelle étape » pour cette maman de 36 ans. « Lilah va apprendre à lire et à écrire. Ça fait bizarre de la voir grandir comme ça, souffle-t-elle. Je me souviens encore quand elle a fait sa première rentrée en petite section. Elle était toute petite. Là, ce n’est plus du tout un bébé. Qu’est-ce que ce sera quand ce sera le collège ? ! »

De l’émotion chez les parents de petite section

À quelques rues de là, devant l’école maternelle Cavennes de Lyon, il est 8h15 et les premiers élèves arrivent. Parmi eux, Marek, qui rentre en petite section. Pour lui, comme pour ses parents, il n’y a pas trop de stress. « À la crèche, ils en parlaient depuis des mois. Donc, j’ai l’impression qu’ils se sont préparés entre enfants pour ce moment », raconte sa mère Charline, rassurée.

Nora, elle, arrive avec ses deux mamans, Salima et Mathilde. Elles sont « contentes » et « super fières » en ce jour de rentrée. « Ça va surtout dépendre de comment elle, elle, se sentira », lancent-elles. « On l’a bien préparée », ajoutent-elles. Doudou dans le sac, la petite fille chuchote un timide « oui » quand on lui demande si elle est prête. Finalement, la séparation risque d’être plus difficile pour Salima. « Elle a toujours été avec moi… », précise-t-elle.

Mathilde et Salima avec leur fille Nora, prête à rentrer en petite section de maternelle, à Lyon.
Mathilde et Salima avec leur fille Nora, prête à rentrer en petite section de maternelle, à Lyon.  - E. Martin / 20 Minutes

Même émotion pour Zineb et Sofiene, parents d’Anes. « Non, mon prénom, c’est super-héros ! », corrige l’enfant de 3 ans en sautillant sur place. « On ne sait pas qui est le plus excité entre lui ou nous, indiquent-ils. C’est sa première rentrée mais c’est aussi la nôtre. » Zineb reprend : « C’est la première fois que je le laisse loin de moi donc c’est sûr que ça fait quelque chose. Mais on est rassuré car il a vraiment envie d’aller à l’école parce qu’il veut avoir des amis. »

« Il est tellement prêt qu’il nous a dit sur le chemin qu’il fallait qu’on l’emmène mais qu’on le laisse vite ensuite pour rentrer », ajoute Sofiene, en riant. « Finalement, le plus dur, c’est pour nous », lance la maman, les larmes aux yeux, en passant la porte de la maternelle.

Un « café des parents » pour avoir un « sas de décompression »

Devant l’école, un « café des parents » a été organisé pour permettre de souffler. « C’est la première fois qu’on organise ça, indique Estelle, membre des parents d’élève. C’est pour accueillir les parents et particulièrement ceux des petites sections car on sait ce que c’est de faire sa première rentrée. Et puis, ça permet aussi de créer du lien. »

Un café des parents était organisé devant l'école maternelle Cavennes, pour ce jour de rentrée scolaire.
Un café des parents était organisé devant l’école maternelle Cavennes, pour ce jour de rentrée scolaire. - E. Martin / 20 Minutes

L’occasion de dédramatiser, de se poser des questions ou de partager les oublis classiques : « Je n’ai pas fait de photo ! », lance un parent. « Il y a bien cantine ce midi ? », questionne un autre. « En tout cas, il y a eu moins de pleurs ce matin que les autres années », commente une maman de moyenne section.

Notre dossier sur la rentrée scolaire 2025

Et d’autres problématiques reviennent également pendant ce moment partagée. « On ne sait pas encore si on a des familles qui n’ont pas de solution d’hébergement. L’an dernier, on a accompagné plusieurs familles avec le collectif Jamais sans toit et il se peut que ce soit encore le cas. Plus on attend, plus il sera compliqué de les aider », alerte Nathalie, également parente d’élèves et membre du collectif.

Selon l’association, En juillet, 428 enfants étaient à la rue en juillet. A Lyon, 235 enfants ont dormi dans quatorze établissements scolaires de la métropole l’année dernière.