Jude Law n’a pas eu peur de potentielles répercussions en acceptant d’incarner Vladimir Poutine à l’écran

Pas évident de porter à l’écran une figure politique vivante. Et Jude Law ne s’est pas attaqué à la moindre en incarnant Vladimir Poutine dans Le Mage du Kremlin, drame politique du réalisateur français Olivier Assayas.
Pour autant, dans ce rôle à contre-courant, l’acteur ne craint nullement les conséquences alors que la guerre fait toujours rage en Ukraine. Lors d’une conférence de presse avant la première du film à la Mostra de Venise dimanche, et au moment où le dirigeant russe rejoignait le sommet en Chine, l’acteur de Bienvenue à Gattaca a déclaré, selon The Guardian : « J’étais convaincu, grâce à Olivier et au scénario, que cette histoire allait être racontée avec intelligence, nuance et considération ».
Pas de « controverse pour la controverse »
Le film est en effet l’adaptation du best-seller éponyme de Giuliano da Empoli, qui met en scène un stratège russe intrigant, Vadim Baranov, joué par Paul Dano, et son rôle crucial dans l’ascension au pouvoir de Vladimir Poutine dans les années 1990. Le personnage s’inspire d’un homme de l’ombre ayant vraiment existé, Vladislav Surkov.
« Nous ne cherchions pas la controverse pour la controverse. C’est un personnage dans une histoire beaucoup plus large. Nous n’essayions pas de définir quoi que ce soit à propos de qui que ce soit », nuance l’acteur de 52 ans au sujet du film, qui sortira en France le 21 janvier.
Emotion invisible
Le plus difficile, pour l’acteur britannique, a été d’interpréter une émotion… sans vraiment montrer d’émotion. « L’image publique que nous voyons ne révèle que très peu de choses. On lui a donné un surnom, ” homme sans visage”. Il porte un masque. Olivier voulait naturellement que je dépeigne ceci ou cela dans une scène avec une certaine émotion, et j’ai ressenti un conflit en essayant de montrer très peu de choses. »
Ce premier film en anglais du réalisateur français « traite en grande partie de la manière dont la politique moderne, la politique du XXIe siècle, a été inventée, et d’une partie du mal qui a surgi avec l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en Russie », indique Olivier Assayas. Le réalisateur de 70 ans a déclaré que la politique avait « considérablement changé, en particulier pour les personnes de ma génération ». « Ce qui se passe actuellement est non seulement terrifiant, mais encore plus terrifiant du fait que nous n’avons pas vraiment trouvé la réponse », a-t-il déclaré.
Si Vladimir Poutine n’est probablement pas près de commenter le film, Le Mage du Kremlin a reçu une ovation nourrie de 10 minutes à la Mostra de Venise.

