Budget 2026 : Même si son sort semble scellé, Bayrou veut encore tenter d’amadouer les partis

Y croit-il vraiment ? Alors que le départ forcé de François Bayrou de Matignon semble inéluctable, le principal concerné continue de se battre pour faire mentir les pronostics. Mais depuis son annonce d’engager la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre, avant même le début des discussions budgétaires, il apparaît plus qu’en sursis au poste de Premier ministre, tant de très nombreux partis ont déjà annoncé qu’ils ne le soutiendraient pas à l’Assemblée nationale.
A une semaine de ce vote cruciale, François Bayrou entame donc ce lundi après-midi une série de consultations des partis politiques. Mais les dernières déclarations, à gauche comme au Rassemblement national, ne semble pas du tout laisser la place à un retournement de la consigne de vote de chaque parti à ses députés.
Le refus de LFI
Pour ouvrir le bal à Matignon, le Premier ministre recevra à 17 heures les représentants du Parti communiste (PCF), son secrétaire national Fabien Roussel et le président du groupe à l’Assemblée, Stéphane Peu. Suivront mardi et mercredi les représentants des partis soutenant la coalition présidentielle, mais aussi ceux de Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, du Rassemblement national, de l’UDR, le parti d’Éric Ciotti, puis du groupe centriste de l’Assemblée Liot.
Le Parti socialiste se rendra pour sa part à Matignon jeudi matin, suivi de l’UDI, présidé par Hervé Marseille. La France insoumise et les Ecologistes ont pour leur part refusé d’honorer cette invitation.
Dimanche, François Bayrou a de nouveau défendu sa position lors d’un entretien accordé aux quatre chaînes d’information en continu, estimant notamment que la question en jeu lors de ce vote n’était pas « le sort du Premier ministre » mais celui de la France. Il n’y a « aucune politique courageuse possible » sans « accord minimal » sur le « diagnostic », a-t-il également répété.
Le PS veut Matignon
Les chances de compromis paraissent minces, François Bayrou ayant considéré que les propositions budgétaires des socialistes signifiaient qu’« on ne fait rien » pour réduire l’endettement. Le PS, qui se dit volontaire pour prendre sa suite à Matignon, propose notamment de réduire le déficit de 21,7 milliards d’euros en 2026, environ deux fois moins que les 44 milliards visés par le gouvernement. Au programme : 14 milliards d’économies « sans mettre à contribution les travailleurs et les services publics », et 26,9 milliards de recettes nouvelles, pesant « d’abord sur les grandes fortunes ».
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Le suspense n’est donc pas à son comble sur l’issue du vote du 8 septembre. L’incertitude est plus sur l’après. Seul le début du scenario est pour l’instant connu : le chef du gouvernement devra, en cas de vote négatif, présenter la démission de son gouvernement, moins d’un an après avoir succédé à Michel Barnier, renversé par une motion de censure sur les textes budgétaires. Emmanuel Macron se retrouvera alors en première ligne face à la crise politique.

