France

Après avoir séché sa convocation, l’ambassadeur américain Charles Kushner s’explique (et c’est surprenant)

Une tempête diplomatique secoue les relations franco-américaines. Charles Kushner, ambassadeur des États-Unis en France, a déclenché une vive polémique après avoir snobé une convocation rarissime du Quai d’Orsay, le 25 août, à la suite de ses critiques acerbes envers la France. Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, l’homme d’affaires new-yorkais reprochait à Paris « l’absence d’action suffisante » face à « la flambée de l’antisémitisme ». Une accusation qui a suscité une réponse immédiate du ministère des Affaires étrangères : « La France réfute fermement ces dernières allégations. »

Invité jeudi soir sur LCI par Darius Rochebin, Charles Kushner a tenté de calmer le jeu, tout en assumant son style peu conventionnel. Interrogé sur son absence au Quai d’Orsay, un geste qui a « choqué beaucoup de Français », l’ambassadeur a déclaré : « Je n’y suis pas allé, mais ce n’était pas un manque de respect. Le bureau du ministère a contacté mon adjoint qui s’y est rendu à ma place. Il savait que je n’étais pas présent, c’est pour ça que je n’ai pas pu m’y rendre. » Il a envoyé un chargé d’affaires à sa place, un choix perçu comme un affront par certains observateurs.

« Je ne suis pas le meilleur diplomate »

Charles Kushner, père de Jared Kushner, époux d’Ivanka Trump, a également revendiqué son manque d’orthodoxie diplomatique. « Je ne suis pas le meilleur diplomate, et je ne pense pas que Donald Trump le soit non plus », a-t-il lancé, ajoutant qu’il ne « comprend pas les protocoles ». Tout en assurant que « Donald Trump et Emmanuel Macron ont une relation saine et bonne », il a tenu à louer le président américain : « Donald Trump est au pouvoir depuis huit mois, et a déjà fait un travail fantastique. Les Européens ont peut-être du protocole, mais n’ont rien accompli sur ce sujet brûlant » de la guerre en Ukraine.

Sur le conflit israélo-palestinien, Kushner s’est aligné sur les récentes déclarations de Benyamin Netanyahou, qui accusait Emmanuel Macron « d’alimenter le feu antisémite » en appelant à la reconnaissance internationale de l’État de Palestine. « C’est une illusion […] la France renforce le Hamas », a affirmé l’ambassadeur, des propos qui font écho à ceux du Premier ministre israélien.

« Ma lettre n’avait pas pour but de contrarier Emmanuel Macron »

La présidence française a riposté, qualifiant cette analyse d’« erronée, abjecte ». L’ambassadeur américain, lui, persiste : « Ma lettre n’avait pas pour but de contrarier Emmanuel Macron », tout en glissant qu’« aux États-Unis, l’antisémitisme est bien présent », laissant entendre que Trump agit plus efficacement sur ce dossier.

L’attitude de Charles Kushner, entre absence remarquée et critiques virulentes, risque de compliquer davantage les relations entre Paris et Washington, déjà marquées par des divergences sur plusieurs dossiers internationaux.