Budget 2026 : « Too late, trop tard »… Les oppositions pas du tout convaincues par l’interview de Bayrou

François Bayrou a joué son va-tout mercredi soir au journal télévisé de TF1. Le Premier ministre s’est dit prêt à « ouvrir toutes les négociations nécessaires » avec les oppositions sur le budget 2026 mais « la condition préalable, c’est qu’on s’entende sur l’importance de l’effort » sur les économies à réaliser lors du vote de confiance à l’Assemblée le 8 septembre. Suffisant pour convaincre ? Pas vraiment à en croire les réactions politiques ce jeudi matin.
« Too late, trop tard »
Le Rassemblement national ira bien à Matignon la semaine prochaine, s’il est invité par François Bayrou, mais pas pour négocier sur le vote de confiance du 8 septembre… « Il est trop tard », a jugé jeudi le vice-président du parti Sébastien Chenu pour qui « la page est tournée ». « Too late, trop tard. Monsieur le Premier ministre, vous avez laissé passer beaucoup d’occasions de construire un budget au bénéfice des Français », a déclaré Chenu sur TF1. « La page est tournée. Le dialogue, c’était avant », a-t-il répété alors que François Bayrou a annoncé qu’il recevrait les chefs de partis la semaine prochaine.
Le député RN n’a pas apprécié les propos du Premier ministre qui a affirmé sur TF1 mercredi soir n’avoir pu contacter les oppositions pendant l’été car elles étaient « en vacances ». « Cette déclaration non seulement n’est pas à la hauteur, mais venant de quelqu’un qui se tourne les pouces depuis 50 ans en politique […] c’est assez dérangeant », a-t-il fustigé.
« Désordre » et « musée des horreurs »
Les socialistes, qui ont indiqué qu’ils voteraient contre la confiance de François Bayrou, n’ont pas changé d’avis avec l’interview du Premier ministre. « Alors que le duo Macron-Bayrou organise le désordre tout en cherchant à se dédouaner de ses propres responsabilités, avec les socialistes, avec tous nos partenaires de la gauche et de l’écologie, nous nous rassemblons à Blois et nous démontrerons qu’il existe une alternative au projet de budget du Premier ministre démissionnaire », a affirmé Olivier Faure, le patron du PS sur X.
« Le 15 juillet dernier [lors des annonces budgétaires de François Bayrou], ça a été le musée des horreurs, et je maintiens que ça reste le musée des horreurs », a dénoncé également sur RTL Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. « On est toujours prêts à discuter et j’espère que y’a des parlementaires qui vont être prêts à discuter », a toutefois indiqué la responsable syndicale. « Bayrou, confus, embrouille chiffres et arguments. Il effraye et ment. Discours populiste anti-parti. Et lui ? Il a voté mille milliards de dette supplémentaire. Irréel, comme tout en macronie. Le fusible de Macron est grillé. Le 8 on chasse Bayrou, le 10 on bloque Macron ! », avait déjà réagi Jean-Luc Mélenchon, mercredi soir, sur X.
« Un accord est indispensable »
« Un accord sur le budget est indispensable », a assuré Manuel Valls, le ministre des Outre-mer sur Cnews ce jeudi matin. « Sinon, quelle est la solution ? L’alternative ? », a interrogé l’ancien socialiste. « Il faut être sérieux dans ce moment. J’en appelle à un effort, un sursaut des formations politiques de gouvernement pour trouver un accord sur le budget », a plaidé Manuel Valls.
Même tonalité du côté d’Aurore Bergé : « On a la nécessité de revenir toutes et tous autour de la table. On a la nécessité de sortir d’une logique où on considérerait qu’il y a une forme d’argent magique », a affirmé la ministre de l’Egalité entre les Femmes et les Hommes et de la Lutte contre les discriminations sur franceinfo dans la matinée. « J’espère que personne ne boycottera » les réunions avec le Premier ministre, a-t-elle ajouté.

