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« La France ne peut pas se contenter d’une indignation polie », s’agace la fille de l’écrivain Boualem Sansal

Dans un entretien accordé au Figaro, Sabeha Sansal, la fille de l’écrivain algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis neuf mois, déplore l’absence de réaction de l’Élysée après sa lettre ouverte d’avril dernier.

« Ni moi, ni notre famille, ni même le comité de soutien international n’avons reçu la moindre réponse », regrette-t-elle. « Malgré notre démarche publique, officielle et respectueuse, il n’y a eu aucune réaction. Pas un mot, pas un signe, pas même une reconnaissance de réception. Ce silence, venant du pays des droits de l’homme, nous blesse profondément ».

« Une priorité diplomatique et morale »

Sans nouvelles directes de son père depuis son arrestation, elle décrit « une angoisse permanente » et dénonce une stratégie française de « diplomatie du silence » qui « n’a rien donné ». Pire, « elle a eu pour effet de conforter certains dans leur position de blocage ». Pour elle, « la fermeté et la clarté » sont les seules « qui puisse (nt) ouvrir une issue ». « La complaisance ne produit que de l’arrogance, tandis que la fermeté rappelle que la France ne peut pas tolérer l’arbitraire infligé à l’un de ses écrivains contemporains les plus respectés et salués dans le monde. »

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La France « ne peut pas se contenter d’une indignation polie : elle doit faire de cette affaire une priorité diplomatique et morale », insiste-t-elle, appelant à une mobilisation internationale pour contraindre Alger à libérer son père « avant qu’il ne soit trop tard ».