Qui pour remplacer François Bayrou après le 8 septembre ? Nos pistes originales en dehors des habituels favoris

Ce lundi, François Bayrou a annoncé engager « la responsabilité du gouvernement avec une déclaration de politique générale, selon l’article 49-1 de la Constitution ». En clair, le Premier ministre se soumet à un vote de confiance de l’Assemblée nationale, le 8 septembre. Au regard de la composition de cette dernière et des premiers pronostics, l’annonce semble déjà sonner le glas de son passage à Matignon.
Aussi, et à moins d’une nouvelle destitution, le président de la République, Emmanuel Macron va devoir sortir un nouveau chef de gouvernement de son chapeau. Pas une mince affaire quand on se souvient de ses atermoiements de l’été dernier et au regard de la situation actuelle, explosive, et avec un 10 septembre qui s’annonce mouvementé. Qui sera assez fort, courageux, désespéré ou masochiste pour prendre le flambeau du poste le plus exposé de la politique française ? 20 Minutes vous soumet ici quelques idées.
Les favoris et fidèles : Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu
Quand la tempête fait rage, mieux vaut se fier à des valeurs sûres et fidèles. Depuis l’annonce de François Bayrou, un nom en particulier ressort particulièrement, celui de Sébastien Lecornu. Proche du président qu’il a rejoint cet été au Fort de Brégançon pour quelques jours de « vacances », le ministre des Armées est un fidèle parmi les fidèles. Déjà cité l’hiver dernier, avant que François Bayrou n’obtienne le poste au forcing, il pourrait, cette fois, emporter la timbale. D’autant qu’il n’a aucune ambition présidentielle, ce qui l’empêcherait de réfléchir trop longtemps. Décrit comme un éternel Poulidor chez les macronistes, le moment est parfait pour lui. Après tout, même Hawkeye a eu sa série.
Mais il n’est pas seul, puisque en éternel second qu’il est, il pourrait se faire damer le pion par Catherine Vautrin, la ministre du Travail et de la Santé. Selon un cadre de Renaissance, cité par Le Parisien, Emmanuel Macron regrette de ne pas l’avoir nommée en 2022, à la place d’Élisabeth Borne. Depuis quelque temps, l’élue rémoise a su regagner les faveurs du président, notamment grâce à sa gestion du dossier sur la fin de la vie. Sa nomination serait un marqueur fort de la volonté réformatrice d’Emmanuel Macron puisqu’elle porte l’idée, par exemple, de la suppression de deux jours fériés, pour faire des économies. Bien qu’accusée d’homophobie et ouvertement anti-IVG, ces critères ne devraient pas être des freins pour une nomination à Matignon au regard du palmarès des gouvernements précédents.
Tom Cruise pour relever une mission impossible
Soyons honnêtes. Redresser la barre pour Emmanuel Macron relève du miracle. Et qui mieux que l’acteur américain pour réussir une mission qu’on peut qualifier d’impossible ? On ne sait pas si le président se rêve en Ethan Hunt, mais gageons qu’il doit envier l’éternelle jeunesse et fraîcheur de Tom Cruise (Ok… à grand renfort de piqûres et autres soins à base de fientes d’oiseaux).
Tom Cruise, pilote d’avion, cascadeur, et sauveur de l’humanité à plusieurs reprises, a déjà montré que rien n’était impossible et avait déjà rencontré, discrètement, Emmanuel Macron en 2018, une rencontre qui augurait peut-être d’une collaboration future ? Le président aurait même été, toutes proportions gardées, comparée à la star de Top Gun.
Si le chef de l’Etat s’attend à de l’action pour le mois de septembre, on peut facilement imaginer qu’elle serait moins sanguinolente, et plus glamour, avec l’acteur américain qu’avec Gérald Darmanin ou Bruno Retailleau aux manettes.
Teddy Riner pour tordre le bras de l’adversité
La France a rarement été aussi divisée dans l’époque moderne. Aussi, le président de la République doit chercher une figure de rassemblement. Comme à chaque remaniement, Emmanuel Macron doit sonder de toutes parts, s’interroger sur des figures comme Bernard Cazeneuve, socialiste qui plaît plus à la droite qu’à la gauche, ou l’ancien ministre François Rebsamen, au profil bayrouiste (ni pour ni contre, bien au contraire).
Mais pour véritablement rassembler, il lui faut une icône, un monument, un champion… Et dans le domaine, comment ne pas penser à Teddy Riner ?
Double médaillé d’or aux JO de Paris 2024, capitaine de l’équipe de France de judo, le triple champion olympique en individuel a, en mai dernier, ouvert la porte au politique chez nos confrères de BFM TV. A la question de savoir s’il pourrait entrer au ministère des Sports, le judoka a élargi les horizons en expliquant qu’il pourrait être bien plus, et pourquoi pas, un jour, président de la République.
Aussi, le golgoth pourrait voir ici l’opportunité de lancer une nouvelle carrière dans laquelle il pourrait tordre le bras à l’adversité. il devra toutefois se méfier des coups bas, beaucoup moins sanctionnés en politique que sur le tatami. Mais pour ce qui est de discuter avec les manifestants du 10 septembre prochain, il aura sans doute plus de poids qu’un Laurent Berger, un temps pressenti.
António Costa, spécialiste des situations de crise
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Aussi, en situation de crise, il est toujours tentant de faire appel à ceux qui ont déjà « pratiqué ». Aussi, Emmanuel Macron a déjà sûrement pensé à Jean Castex ou Jean-Yves Le Drian par exemple. Manuel Valls et Ségolène Royal, toujours partants et en recherche d’un poste à chauffeur ont déjà sûrement envoyé leur CV. Peut-être même, Xavier Bertrand ou François Baroin ont-ils été sondés… Mais la période nécessite un(e) véritable spécialiste.
Franklin Delano Roosevelt n’étant plus disponible, Emmanuel Macron a peut-être sondé le XXIe siècle et envisagé d’autres sauveurs. Au titre des champions, on peut ainsi penser au Portugais António Costa qui a fait passer son pays d’un déficit de 11 % en 2015 à un excédent budgétaire d’1,2 % en 2024 et le taux de chômage est de 16,5 % à 6,1 % sur la même période.
Peut-être le président de la République a-t-il envoyé un SMS à Alexis Tsipras, ancien Premier ministre grec qui a gouverné son pays dans les pires turbulences de l’après crise financière de 2008…

