France

Creuse : « Une chasse à l’homme »… Ce que l’on sait sur l’agression raciste lors d’une fête de village

Elle dénonce « une chasse à l’homme » orchestrée sur un fond de motif raciste. L’avocate Coline Bouillon défend cinq hommes qui dénoncent une violente agression survenue lors d’une fête de village à Royère-de-Vassivière, dans la Creuse mi-août. Les cinq amis ont déposé plainte et reçu lundi le soutien d’environ 300 manifestants.

Les plaignants assurent avoir été pris pour cibles par un conseiller municipal et par un responsable d’association locale de chasseurs vers 1h30 à la buvette lors des festivités du 15 août de ce village de 500 habitants situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Guéret. Selon l’avocate, ces plaintes ont été déposées notamment pour « violence en réunion », « en état d’ivresse » et « à caractère raciste », et « pour injure publique et provocation à la violence et à la haine à caractère raciste ». Elle s’attend au dépôt prochain de deux plaintes supplémentaires.

Selon elle, l’agression a débuté par des injures « à caractère raciste » à l’égard d’un jeune homme, seule personne noire de ce groupe d’amis. « Quand les amis ont essayé de calmer les agresseurs ou d’aider leur ami qui se faisait agresser pour des raisons racistes, ils se sont tour à tour fait injurier, frapper, étrangler, pousser au sol et une personne a perdu connaissance », a accusé l’avocate. Les plaignants dénoncent aussi une « chasse à l’homme » lorsqu’ils ont tenté de quitter les lieux et ont été suivis par « un pick-up blanc » dont les occupants auraient proféré des menaces à l’égard de la personne noire.

« Ça s’est engueulé, c’est sûr »

Selon nos confrères de La Montagne, les mis en cause ont reconnu une altercation sur fond d’alcool mais nient toute intention raciste. « Oui, ça s’est engueulé, c’est sûr », a rapporté un conseiller municipal à nos confrères. « Non, ce n’était pas une bagarre entre personnes alcoolisées », a répondu lundi le jeune homme noir, témoignant auprès de la presse sous couvert d’anonymat. « Nous avons vécu un tabassage en bande organisée, sous fond d’injures à caractère racial et notre seule réponse était la fuite. »

D’après SOS Racisme, le rassemblement qui a réuni 300 personnes lundi a été « entaché par de nouvelles manifestations de haine : saluts nazis et menaces de mort contre l’avocate des victimes ». « Nous appelons la justice à faire toute la lumière sur cette affaire et à sanctionner avec la plus grande fermeté les auteurs de cette violence », demande l’association.