Eurobasket 2025 : « C’est une équipe d’affamés », le néo-retraité Nicolas Batum voit les Bleus aller loin

On avait quitté Nicolas Batum avec des larmes plein les yeux après la médaille d’argent glanée aux JO de Paris face aux monstres américains, on le retrouve un an plus tard tranquillement affalé dans l’un des canapés de la Tour TF1, à quelques jours d’entamer sa nouvelle vie de consultant, lui qui sera aux commentaires des matchs des Bleus, aux côtés de Grégoire Margotton.
Le néo-retraité nous a accueillis pour évoquer son nouveau rôle de l’autre côté du rideau, avec casque et micro, mais aussi pour faire un petit tour d’horizon de l’actualité des Bleus.
Invaincus en match de préparation malgré les nombreuses absences (Wembanyama, Gobert, Fournier, Poirier et Strazel), les joueurs du nouveau sélectionneur Frédéric Fauthoux ont fait le plein de confiance à l’heure d’entamer un nouveau cycle avec un groupe légèrement rajeuni. S’ils ne partent pas favoris dans un Euro au niveau plus relevé que ton plat de Chana Madra chez l’Indien du coin, les Bleus n’en gardent pas moins leurs ambitions intactes. Mais peuvent-ils carrément aller au bout et ramener une nouvelle médaille à la patrie ? Nicolas Batum, lui, en est convaincu.
Les Bleus n’ont pas les faveurs des pronostics mais est-ce pour autant une si mauvaise chose que ça ?
Non, absolument pas. J’ai même envie de vous dire qu’ils ont peut-être besoin de ça, c’est le truc qu’il leur faut pour activer le mode kaïra comme ils disent. C’est une équipe jeune, affamée. C’est l’état d’esprit “ok, vous ne croyez pas en nous ? Ben vous allez voir, on va prouver, on va choquer le monde.” Beaucoup de grands joueurs ont commencé leur carrière comme ça, on ne leur a pas toujours fait confiance au début et ils ont dû prouver et travailler encore plus pour faire taire les critiques. C’est une très bonne chose. C’est ce qu’il va se passer avec eux, j’en suis persuadé. C’est l’histoire du basket, ça : des fois t’as des équipes au grand complet et ça débouche sur des désastres et parfois ils te manquent des leaders et ça conduit à des exploits.
C’est cette fameuse « mentalité kaïra », comme le disait Isaïa Cordinier lors des derniers JO, après votre victoire en quatre contre l’Allemagne. Ça se matérialise comment ?
J’ai l’impression que c’est un truc qui peut vraiment les porter, ça va être le leitmotiv. Ça peut même devenir leur mentalité pour les huit, dix prochaines années. Le côté kaïra, c’est être méchant, pas de pitié, taper en premier, intimider sur le terrain, c’est vraiment dans cet état d’esprit-là qu’ils doivent être. L’idée c’est de s’imposer dans tous les domaines, mentalement, physiquement. Ils vont peut-être être moins forts ou talentueux que certaines nations, mais ils ne seront jamais en dessous au niveau du courage, de la force mentale et physique.
Beaucoup disent qu’ils ont rarement vu un groupe aussi athlétique, vous validez ?
Totalement ! C’est impressionnant, ça saute de partout, ça court de partout. Ils ne sont pas aussi costauds et « gros » que certaines nations, mais athlétiquement, en termes de vélocité, de rapidité, ils peuvent imposer quelque chose.
Qu’en pensez-vous de Frédéric Fauthoux, qui a pris la suite de Vincent Collet au lendemain des Jeux ?
Il a un rapport particulier avec certains cadres, il a lancé et entraîné un grand nombre de joueurs qui compose ce groupe, forcément il y a une proximité qui est plus importante. Et puis il a été joueur en équipe de France, il a été médaillé en équipe de France, il connaît, il sait par où les joueurs passent dans leur tête. Il peut aussi facilement communiquer avec cette nouvelle génération qui est peut-être un peu différente à gérer. Je ne m’inquiète pas pour lui.
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