France

Budget 2026 : François Bayrou promet « un effort spécifique » pour les plus riches

Il marche sur un fil. Lors de la présentation de son plan de redressement à l’université d’été de la CFDT, François Bayrou savait qu’il menait là un numéro d’équilibriste. Sommé de rétablir les finances de la France et de sa dette abyssale (3.300 milliards d’euros, soit 114 % du PIB), le Premier ministre a tendu la main à la gauche en assurant que les plus riches seraient bien mis à contribution. « Lorsque vos moyens sont plus importants, votre contribution au redressement des finances publiques doit l’être aussi. C’est pourquoi un effort spécifique sera demandé aux plus hauts revenus, à ceux qui optimisent leur fiscalité en particulier », a déclaré le maire de Pau. Un moyen de séduire le Parti socialiste en vue du vote de confiance prévu le 8 septembre.

Taper sur les niches fiscales

Mais ce n’est pas tout. Dans son discours, François Bayrou a également insisté sur la chasse aux niches fiscales. « Les niches fiscales, qui profitent d’abord aux ménages aisés et aux grandes entreprises, seront supprimées chaque fois qu’elles seront constatées comme injustes et inutiles ». De quoi parle-t-il ? On l’ignore pour l’heure. Une chose est certaine : le gouvernement n’épargnera pas grand monde. Ni les ménages, ni les entreprises.

Le Premier ministre propose par exemple « une diminution des aides aux entreprises équilibrée par un allègement des normes, des complexités, de la bureaucratie ». Le Sénat a récemment évoqué une facture de 211 milliards d’euros d’aides versées aux entreprises. S’il en conteste le montant, le chef du gouvernement reconnaît qu’il faudra la réduire.

Une nouvelle loi contre l’évasion fiscale ?

François Bayrou compte bien taper sur les riches et annonce une lutte contre la fraude fiscale « intensifiée grâce à un projet de loi ». Mais pas seulement sur les riches. Le Premier ministre a également dans son viseur les fraudes sociales. Il entend par exemple « mieux contrôler les actions de formation financées sous fonds publics ». Mais il assure que rien n’est figé et invite l’ensemble des partenaires sociaux au dialogue. « Toutes les propositions que nous avons faites sont ouvertes au dialogue », a assuré le Premier ministre.

Si son gouvernement ne tenait pas le vote de confiance du 8 septembre, plusieurs solutions se présenteraient : nomination d’un nouveau Premier ministre, dissolution de l’Assemblée nationale. Ou même un départ d’Emmanuel Macron, comme réclamé par Jean-Luc Mélenchon.