Budget 2026 : Le vote de confiance du 8 septembre, un pari risqué pour Bayrou

Certains voient la manœuvre comme une démission déguisée. François Bayrou prend en effet un gros risque en engageant la responsabilité de son gouvernement et le soumettant à un vote de confiance le 8 septembre prochain. Le Premier ministre renoue ainsi avec une pratique courante de la Ve République, mais toujours utilisée par des gouvernements disposant d’une majorité à l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas son cas.
Depuis 2022, le gouvernement ne peut s’appuyer sur une majorité confortable. D’ailleurs le dernier à avoir eu recours au vote de confiance fut Jean Castex en juillet 2020. Aucun de ses successeurs ne s’y est risqué : ni Élisabeth Borne, ni Gabriel Attal, ni Michel Barnier – lui-même tombé sur un vote de censure en décembre 2024, pour la première fois depuis 1962.
Le rapport de force est très défavorable au gouvernement Bayrou : à l’extrême droite, le Rassemblement national a 123 députés, ses alliés de l’UDR 15 sièges. A gauche, les Insoumis peuvent s’appuyer sur 71 élus, les Socialistes 62, les Ecologistes 38 et les communistes 17. Soit un total de 326 voix, quand les quatre groupes soutenant l’exécutif (Renaissance, Les Républicains, MoDem et Horizons) ne totalisent que 210 sièges.
Une occasion trop belle pour les oppositions
Et les partis d’opposition n’ont pas caché leur intention de faire tomber François Bayrou et ses ministres. Le Rassemblement national « votera évidemment contre », a immédiatement réagi son président Jordan Bardella qui a prédit « la fin du gouvernement Bayrou ». « Seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin », a ajouté sur X Marine Le Pen, renvoyant dos à dos « gauche, droite et macronistes » qualifiés de « partis du système ».
Olivier Faure juge « inimaginable que les socialistes votent la confiance au Premier ministre », qui « a fait le choix de partir », considère le patron du PS dans un entretien au Monde.
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Les Ecologistes se prononceront « contre », lors du vote de confiance au gouvernement Bayrou, qui est « de fait une démission » du Premier ministre, a annoncé Marine Tondelier sur X.
Quant à la France insoumise et au Parti communiste français, ils ont été les premiers à annoncer qu’ils voteront le 8 septembre pour « faire tomber le gouvernement ».

