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Boko Haram : Bakura, le chef du groupe djihadiste, est-il mort dans une frappe comme l’affirme l’armée du Niger ?

Est-il vraiment mort ? Alors que l’armée du Niger a affirmé avoir tué le chef du groupe djihadiste Boko Haram, Bakura, Ibrahim Mahamadou de son vrai nom, lors d’une frappe aérienne dans le bassin du lac Tchad jeudi, des experts sont moins convaincus.

Si l’armée nigérienne revendique une « opération chirurgicale d’une précision exemplaire », aucune preuve n’a été apportée par les autorités nigériennes et l’AFP n’a pu vérifier de manière indépendante la mort du chef de Boko Haram.

Sources contradictoires

« Je crois qu’il faut être très très prudent, on a déjà annoncé beaucoup de fois la mort d’un certain nombre de leaders djihadistes et de nombreuses fois ça a été contredit, donc à l’heure actuelle, on n’a qu’une annonce du côté des autorités », souligne Vincent Foucher, chercheur français du CNRS (Centre national de la Recherche scientifique, en France) et spécialiste de l’organisation.

Selon ses sources, ainsi que celles d’un autre expert européen des groupes djihadistes en Afrique de l’ouest, souhaitant rester anonyme, Bakura serait même toujours vivant. Ce dernier avait remplacé Abubakar Shekau, précédent chef annoncé mort plusieurs fois puis réapparaissant régulièrement dans des vidéos. Avant de périr réellement, en 2021.

40.000 morts

Boko Haram, une des principales organisations djihadistes de la région, a lancé en 2009 au Nigeria une insurrection qui a fait quelque 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés, avant de se propager dans le bassin du lac Tchad situé aux confins du Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun.

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Ibrahim Mahamadou, chef de l’organisation depuis 2021, était âgé d’une quarantaine d’années et originaire du Nigeria. Son nom est notamment associé à l’enlèvement de plus de 300 élèves à Kuriga, au Nigeria en mars 2024, à des attentats suicides contre des marchés, mosquées, rassemblements civils, et à des attaques contre les armées du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun, d’après l’armée nigérienne.