Ces cinq prisons sont considérées comme les pires du monde

La chasse américaine aux migrants lancée par l’administration Trump, exécutée par l’ICE sous la forme de rafles massives, a abouti à la construction d’un immense centre de rétention pour y détenir les nombreuses personnes arrêtées. Un équipement installé en Floride, fait de tentes et de cages grillagées, planté au milieu de marécages infestés de crocodiles. Surnommé l’Alcatraz des alligators, cette prison est vivement critiquée par les détenus et associations qui y dénoncent des conditions de détention inhumaines. Au point que la justice américaine a exigé, ce vendredi, son démantèlement. Mais, si scandaleux soit-il, cet établissement pénitentiaire qui n’en porte pas le nom est pourtant loin d’être le pire. 20 Minutes vous invite dans les cinq prisons ayant réputation d’être les plus terribles du monde.
Guantánamo Bay (Etats-Unis)
Dans le genre, on peut dire que les Américains savent faire pour rendre la vie des détenus impossible. Après les attentats du World Trade Center, en 2001, les Etats-Unis ont établi un an plus tard un centre de détention sur la base américaine de Guantánamo, à Cuba, dans le but d’y interroger des personnes soupçonnées de terrorisme.
De manière unanime, les organisations humanitaires ont dénoncé les conditions de détention des personnes que les autorités américaines qualifiaient « d’ennemis combattants ». Selon Amnesty International, « les prisonniers y sont maintenus en isolement prolongé dans des conditions inhumaines et dégradantes, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux, sans procès équitables et soumis à des interrogatoires utilisant le plus souvent des techniques assimilables à de la torture ». Cette prison, qui a accueilli jusqu’à près de 780 détenus, est toujours en activité.
ADX Florence (Etats-Unis)
Toujours aux Etats-Unis, la prison fédérale de haute sécurité ADX Florence, dans le Colorado, est surnommée « l’Alcatraz des Rocheuses » ou encore le « trou de l’enfer ». Tout un programme pour cet établissement pénitentiaire « supermax », qualifié de « pire prison du monde » dans un reportage publié par Paris Match, en 2019.
Terroristes, tueurs en série… Les détenus d’ADX ne sont pas des tendres. A l’instar des autres établissements « supermax », les prisonniers d’ADX « sont généralement détenus seuls dans de petites cellules, souvent sans fenêtre, avec des portes en acier massif pendant plus de 22 heures par jour », assure l’ONG Human right watch. « Leurs possibilités d’interaction sociale ou d’autres activités significatives sont considérablement limitées ».
Le « CECOT » (Salvador)
Le CECOT, ou « Centro de Confinamiento del Terrorismo », est une prison de haute sécurité inaugurée en 2023, vantée par le président salvadorien, Nayib Bukele, comme la « plus grande d’Amérique » avec sa capacité de 40.000 détenus. Huit blocs surveillés par 19 miradors, le tout entouré d’une ceinture grillagée électrifiée à 15.000 volts.
Là, pas question d’isolement, au contraire. Les détenus, essentiellement des membres des trois principaux gangs du pays, sont entassés à plusieurs dizaines dans des cellules uniquement meublées de lits superposés en acier dépourvus de matelas. Les prisonniers, crânes rasés et vêtus d’un uniforme, sont surveillés 24h/24 par 600 gardiens, ne reçoivent aucune visite et ne mangent jamais de viande selon RFI.
Selon l’ONG HRW, « les prisonniers ne quittent leur cellule que 30 minutes par jour » et « certains sont détenus à l’isolement, dans l’obscurité la plus totale ». L’ONG soupçonne aussi « des cas de torture, de mauvais traitements, de détention au secret, de graves violations des garanties procédurales et des conditions inhumaines ».
La prison d’Evin (Iran)
Cette prison a été construite en 1972, au nord de la capitale iranienne, Téhéran, et sur ordre du Shah. C’est là que, depuis, y sont enfermés ceux qui oseraient critiquer la république islamique, autrement dit les opposants, les journalistes, les intellectuels… Le régime en a fait officiellement, en février 1982, un « centre de rééducation » et non plus une prison. Et à l’époque déjà, le directeur reconnaissait que les plus retors au repentir étaient punis « à coups de fouet ».
En 2021, Amnesty International publiait des vidéos ayant fuité, « qui constituent des preuves visuelles accablantes des coups, du harcèlement sexuel, ainsi que des mauvais traitements et de la privation de soins délibérée infligés à des personnes ayant besoin de soins médicaux ». Sans oublier les interrogatoires des prisonniers soumis à des tortures comme « la flagellation, les décharges électriques, les simulacres d’exécution, le simulacre de noyade, la violence sexuelle, la suspension, l’ingestion forcée de substances chimiques… ».
La Black Dolphin Prison (Russie)
Là-bas, on appelle ça une « colonie pénitentiaire ». La Black dolphin, située dans l’oblast d’Orenbourg, au sud de la Russie, est un établissement de haute sécurité où sont détenus les criminels les plus dangereux du pays. En 2011, National Geographic consacrait à cette prison un documentaire édifiant, expliquant que les détenus étaient confinés dans un isolement radical, enfermés 23h/24 dans des cellules à doubles barreaux sans fenêtre.
Notre dossier sur la prison
D’ailleurs, une fois incarcérés, les prisonniers ne voyaient plus jamais la lumière du jour. L’heure pendant laquelle ils peuvent quitter leur cellule, ils la passent à deux, entre co-détenus, dans une autre pièce, elle aussi sans fenêtre et entièrement vide. Dans le documentaire, un détenu explique que les cellules sont équipées de caméras filmant sans arrêt et qu’un garde passe dans chacune d’elles tous les quarts d’heure. Et pour chaque déplacement hors des cellules, les prisonniers sont pliés en deux, bras menottés dans le dos, tête baissée et yeux bandés.

