Droits de douane : « La situation ne peut en rester là » sur les vins, s’alarme la ministre Annie Genevard

Le nouvel accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis laisse les filières agricoles européennes, et en particulier viticoles, inquiets. Dans un tweet, la ministre déléguée à l’Industrie, Annie Genevard a dénoncé un accord « déséquilibré » imposant 15 % de droits de douane aux produits européens exportés vers les Etats-Unis, tout en offrant un meilleur accès aux produits américains sur le marché européen.
La France, qui espérait une exemption pour ses vins et spiritueux, voit ses espoirs déçus. « La situation ne peut en rester là », prévient la ministre, appelant les négociateurs européens à faire de ce dossier une priorité et à soutenir les producteurs pénalisés. « Cet accord, déséquilibré, porte atteinte aux intérêts français et européens en matière agricole », martèle-t-elle.
Des augmentations de 10 à 15 %
Du côté de Washington, les conséquences se font déjà sentir. Les commerces constatent déjà une hausse des prix de 10 à 15 % sur les vins importés, notamment européens, mais aussi sud-africains ou argentins, frappés par d’autres surtaxes. Michael Warner, propriétaire d’une boutique proche du Capitole, s’inquiète : « Tout le monde revoit les prix. Nous verrons les hausses se répercuter sur les consommateurs, surtout pour les fêtes ».
Malgré les efforts des négociateurs européens, aucune exemption n’a été accordée pour les vins. Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, tente de rassurer : « Les portes ne sont pas définitivement fermées. » Mais côté américain, le gouvernement ne prévoit aucun traitement privilégié pour l’alcool européen.
Un système particulier renforce l’avantage des entreprises locales : les producteurs étrangers doivent passer par un importateur américain, qui vend ensuite aux grossistes et détaillants, assurant aux acteurs américains une part majeure des revenus. Selon Ben Aneff, président de l’Alliance américaine du commerce du vin, pour chaque dollar dépensé en vin européen, les importateurs encaissent 4,52 $, soit environ 24 milliards de dollars chaque année sur 5,3 milliards de vins achetés.

