Les marathoniens seraient plus exposés au cancer colorectal, selon cette étude

Une activité physique régulière, comme la course à pied, est associée à une baisse du risque d’au moins huit cancers différents. Mais attention aux excès… Selon une étude d’oncologues de l’Inova Schar Cancer Institute de Virginie (États-Unis), les coureurs de marathons et d’ultramarathons, même jeunes, présenteraient un taux élevé de lésions précancéreuses au côlon, comme le rapporte Gizmodo.
Un taux à 15 %
« Nous ne nous attendions pas à ces taux d’adénomes à haut risque, qui sont des lésions précurseurs du cancer, dans une tranche d’âge comme celle-ci », a déclaré au New York Times David Lieberman, gastro-entérologue et professeur émérite à l’Oregon Health and Science University. Les participants à l’étude étaient 100 athlètes âgés de 35 à 50 ans. Timothy Cannon, chercheur principal, a souhaité se concentrer sur cette tranche d’âge après avoir traité trois ultra-marathoniens de moins de 40 ans atteints d’un cancer colorectal.
Tous les athlètes de l’étude ont couru au moins deux ultramarathons ou cinq marathons classiques. Ils n’ont par ailleurs aucun antécédent familial de cancer colorectal ni d’autres facteurs de risque apparent. Pourtant, les résultats de leurs coloscopies ont révélé des polypes chez la moitié d’entre eux, et des adénomes avancés chez 15 %. Pour ces lésions, le taux est en moyenne de 1,2 % chez les personnes âgées de 40 ans présentant un risque moyen de cancer colorectal.
Quelques hypothèses
Un lien pourrait donc exister entre une pratique sportive intensive et un plus haut risque de cancer colorectal. Parmi les explications avancées : courir pourrait réduire temporairement le flux sanguin vers les intestins. Chez ces coureurs, cela pourrait ainsi entraîner des inflammations chroniques qui favoriseraient l’apparition de ce type de cancer. Plus généralement, un lien pourrait être fait avec les troubles digestifs à l’effort.
Dans tous les cas, pour les chercheurs, « il est nécessaire d’envisager des stratégies de dépistage affinées pour cette population ». Le dépistage systématique du cancer du côlon n’est en effet recommandé qu’à partir de 50 ans. Du reste, si les scientifiques ont présenté leurs résultats au début de l’année lors de la conférence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology, leur étude n’a pas encore été validée par leurs pairs. Il faudra également d’autres études pour valider l’hypothèse.

