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Braconnage en Afrique du Sud : Six hommes jugés pour avoir vendu illégalement 964 cornes de rhinocéros

En Afrique du Sud, six hommes âgés de 49 à 84 ans comparaissaient mardi devant la justice à Pretoria. Ils sont accusés de fraude, de vol et de violation des lois sur la protection de l’environnement. Cette convocation au tribunal met un terme à sept années d’enquête sur une affaire de trafic de cornes de rhinocéros à l’international.

964 cornes

Selon CBS News, ils sont soupçonnés d’avoir fait passer de manière illégale 964 cornes d’une valeur de 14,1 millions de dollars, soit plus de 12 millions d’euros. Un commerce autorisé au sein du pays, mais interdit à l’international depuis 1977.

Parmi les suspects : un homme de 83 ans, ancien propriétaire de la plus grande ferme de rhinocéros au monde. Celle-ci, qui élevait environ 15 % de la population sauvage restante, a été rachetée en 2023 par l’ONG African Parks.

Apprécié en médecine traditionnelle

Selon ABC News, les suspects auraient fraudé le ministère des Forêts, de la Pêche et de l’Environnement et obtenu de faux permis pour acheter et vendre des cornes de rhinocéros sur le marché intérieur. Elles étaient en réalité vendues dans le monde, notamment au Vietnam et en Chine.

Les cornes de rhinocéros sont particulièrement appréciées en Asie où elles sont utilisées en médecine traditionnelle, sans aucune preuve des effets. Un kilo de corne de rhinocéros est vendu plus de 60.000 dollars sur le marché noir, soit plus de 51.000 euros.

Protéger le patrimoine naturel

D’autres accusations de racket et de blanchiment d’argent seraient toujours à l’étude. Tous les suspects ont été libérés sous caution.

Le ministre sud-africain de l’Environnement, le Dr Dion George, a assuré que ces arrestations étaient une « démonstration puissante de la détermination de l’Afrique du Sud à protéger son patrimoine naturel ».

Comment réduire le braconnage

Le braconnage a un véritable impact sur la population de rhinocéros. Il s’avère que l’Afrique du Sud abrite 80 % des spécimens restants dans le monde. Les décès liés au braconnage ont baissé de 15 % entre 2023 et 2024, mais 103 animaux auraient été tués les trois premiers mois de 2025.

Des initiatives de décornage sont menées pour tenter de stopper les braconniers. Elles ont d’abord eu un effet positif, mais les organisations criminelles se seraient, depuis, adaptées en visant les moignons de corne.