Eurovision 2026 : Quels enjeux pour Vienne, qui accueillera le concours de chansons pour la troisième fois ?

Jamais deux sans trois. Après avoir accueilli le concours Eurovision de la chanson en 1967 et 2015, Vienne sera de nouveau la ville hôte de la compétition en 2016. Les demi-finales auront lieu les 12 et 14 mai et la finale, pour laquelle la France sera qualifiée d’office au côté de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie du Royaume-Uni et de l’Autriche, se tiendra le 16 mai à la Wiener Stadthalle, la salle d’une capacité de 16.000 personnes qui avait été le théâtre de l’événement il y a dix ans.
La candidature de la capitale autrichienne a été préférée, par l’UER (Union Européenne de radiotélévision) et la chaîne ORF, à celle d’Innsbruck. La décision a été prise après avoir étudié plusieurs critères, des infrastructures au parc hôtelier, estimé à 80.000 lits.
L’édition 2015 avait rapporté 27.8 millions d’euros à Vienne
Au quotidien Heute, le maire de Vienne Michael Ludwig a annoncé que la municipalité allouerait une enveloppe de 22.6 millions d’euros à l’organisation de l’Eurovision 2026. En 2015, la Ville avait injecté 8.89 millions d’euros et le diffuseur public ORF 15 millions d’euros. En faisant les comptes après l’événement, la mairie de Vienne avait estimé les retombées à 27.8 millions d’euros pour la ville. Les demi-finales et la finale, ainsi que leurs répétitions dans les conditions du direct, avaient au total attiré 101.173 personnes à la Wiener Stadthalle. Durant la semaine de compétition 120.000 personnes s’étaient rendues à l’Eurovillage, sorte de fan zone au cœur de la capitale. 1.269 accréditations avaient été délivrées aux délégations et 1.565 aux journalistes.
Par ailleurs, d’après un sondage commandé par ORF, 75 % des Autrichiens ayant répondu s’étaient dits « fiers » que leur pays accueille l’Eurovision et 88 % estimaient que le concours était une bonne vitrine pour le pays.
Le plébiscite sera-t-il aussi vif l’an prochain ? Beaucoup de choses ont changé en l’espace d’une dizaine d’années. Depuis l’édition 2024 à Malmö (Suède), le contexte géopolitique tendu, et notamment la guerre entre Israël et le Hamas, s’est répercuté sur l’atmosphère du concours. La participation de l’Etat hébreu a fait l’objet de fortes critiques émanant des artistes en lice, du public mais aussi de plusieurs diffuseurs, délégations et personnalités politiques telles que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Des tensions autour de la participation d’Israël ?
JJ, contre-ténor austro-philippin de 24 ans, qui a remporté l’Eurovision 2025 en mai à Bâle (Suisse) avec la chanson Wasted Love, avait déclaré, après sa victoire, au quotidien espagnol El Pais, qu’il souhaitait que l’édition 2026 se déroule « sans Israël ». Ses propos avaient fait naître un début de scandale qu’il a éteint en apportant une précision le lendemain : « Je suis désolé si mes mots ont été mal compris. Si je critique le gouvernement israélien, je condamne toute forme de violence envers les civils dans le monde, qu’ils soient Israéliens ou Palestiniens. Je ne dirai rien de plus sur ce sujet. »
L’artiste avait aussi appelé à « une plus grande transparence » concernant le vote du public. Celui-ci avait permis à la chanteuse israélienne Yuval Raphael d’être propulsée à la deuxième place du palmarès final alors qu’elle émargeait à la quinzième position des votes des jurys. Plusieurs délégations se sont également prononcées en faveur d’une remise à plat du système de vote. Actuellement, il est possible, pour les téléspectateurs, de voter vingt fois à partir de la même carte SIM.
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L’édition 2025 de l’Eurovision a été suivie par 166 millions de téléspectateurs dans le monde, soit trois millions de plus que la précédente. Le concours de chansons demeure ainsi l’événement non-sportif le plus suivi de la planète.

