France

Procès Gérard Depardieu : « Je ne suis pas un frotteur, je ne suis pas Emile Louis », se défend l’acteur

Au tribunal correctionnel de Paris

Gérard Depardieu nie en bloc. Non, il n’a jamais attrapé Amélie par le bras, il ne l’a pas coincée entre ses genoux, d’ailleurs « comment je ferai vu le ventre que j’ai, je suis incapable, j’ai déjà du mal à prendre dans mes bras une femme que j’aime », argumente-t-il. Le comédien accusé d’attouchements par deux femmes sur le tournage du film Les Volets verts en 2021, est enfin entendu à la barre ce mardi, au deuxième jour de son procès qui s’est ouvert lundi. Assis sur un cube de machino, semblable à celui sur lequel il aurait été assis pendant les faits du 10 septembre qui lui sont reprochés par la décoratrice de 54 ans, Gérard Depardieu prend la parole.

Tout en noir, comme la veille, il commence par un discours long et très détaillé qui ne concerne pas les faits. Puis le président le coupe pour aborder le tournage. Gérard Depardieu plante le décor : il fait chaud, très chaud, l’ambiance est tendue, c’est le dernier jour de la semaine, et lui est énervé. Dans cette atmosphère moite, le comédien « infirme » est « de mauvaise humeur ». « On voit que je suis sur mon cube, il fait chaud, je fais 150 kg », raconte-t-il, concédant avoir proféré des « grossièretés » comme « il fait tellement chaud que je ne peux pas bander ».

Si Gérard Depardieu admet également avoir posé ses mains sur la hanche de la plaignante « pour ne pas glisser », il nie formellement lui avoir touché les fesses, le pubis, la poitrine. « Pourquoi je m’amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, le pelotage on le fait quand on est gamin, je ne suis pas un frotteur dans le métro », « je ne suis pas Emile Louis », lance-t-il encore.

« Viens toucher mon gros parasol, je vais te le fourrer dans la chatte »

L’acteur comme la décoratrice racontent s’être parlé d’abord autour d’un tableau. Puis Gérard Depardieu se serait énervé quand Amélie lui aurait dit être en train de chercher des parasols pour la suite du tournage dans le sud de la France. Il considère que ce n’est pas l’urgence et qu’elle fait mal son métier. « Viens toucher mon gros parasol, je vais te le fourrer dans la chatte », aurait-il lancé selon différents témoins cités dans les procès-verbaux.

Si plusieurs personnes auditionnées par les enquêteurs ont raconté avoir vu Amélie « traumatisée », « sidérée », c’est, selon l’acteur, à cause des propos qu’il lui aurait tenus et pas à cause des attouchements. « Je mets ça sur le fait que je lui ai dit qu’elle n’était pas capable de devenir décoratrice. Les excuses, c’est uniquement ça, je n’ai pas à parler comme ça, à me mettre en colère comme ça », défend-il.

Une « affaire instrumentalisée » par la presse

Une « nouvelle version » qu’Amélie, à la barre, dit découvrir. Une version « qui m’amuse un peu, qui m’a redonné le courage de parler qui se transforme en espèce de savon. […] C’est évidemment totalement faux », rétorque-t-elle. « Ça arrive d’avoir des reproches, jamais par les comédiens, mais sur ce film pas du tout, je n’ai eu que des compliments, presque du début à la fin », affirme la décoratrice ensemblière.

Notre dossier sur Gérard Depardieu

En évoquant une conversation vexante pour la plaignante, Gérard Depardieu dénonce finalement une « affaire instrumentalisée » par la presse. « Avec ce que je lis sur moi depuis trois ans, c’est dit noir sur blanc que je suis un gros dégueulasse, j’ai honte de moi, je ne peux même plus faire un pas », se plaint-il.