France

Paris : Qui est derrière la marque Merrachi qui voile la tour Eiffel pour annoncer l’ouverture d’une boutique ?

Simple coup de com’ ou véritable provocation ? Quelle que soit sa motivation la marque Merrachi a revêtu la tour Eiffel d’un voile islamique dans une mini-vidéo qui circule depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.

Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif semble être atteint tant les réactions sont vives sur Internet. Pire, la vidéo, publiée aussi bien sur TikTok que sur Instagram, avance que « le gouvernement français déteste voir Merrachi arriver ». Et comme ultime pied de nez elle ajoute sous sa publication la question « Vous vous souvenez quand ils ont interdit le hidjab ? », une affirmation aussi fausse (le hijab n’a jamais été interdit dans l’espace public, seulement dans les écoles) que tendancieuse.

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Une inspiration puisée dans les religions

Créée par la designeuse néerlando-marocaine Nada Merrachi, qui a donné son nom à la marque, Merrachi est spécialisée dans la création et la vente de vêtements pour les femmes musulmanes portant le voile. L’entreprise se présente même comme une pionnière de la « modest fashion » (mode pudique en VF).

Si elle s’inspire principalement des codes musulmans pour ses créations, Nada Merrachi avance puiser ses créations dans les religions de manière générale et propose aussi bien des abayas, des hijabs, que des robes, des vestes, des pantalons ou des leggings depuis cinq ans et la création de son entreprise, lancée avec son mari Zouhair au moment de sa conversion.

Un pop-up store ouvert jusqu’à la fin du Ramadan

Si elle a publié sur ses réseaux cette image provocatrice de la tour Eiffel, c’est justement parce qu’elle a implanté, ce samedi et jusqu’au 30 mars, date de la fin du ramadan, un pop-up store, ou magasin éphémère, dans le quartier du Marais à Paris après une implantation à Amsterdam (Pays-Bas) et Anvers (Belgique). Sur les réseaux, de longues files d’attente étaient déjà visibles ce dimanche devant la boutique.

Dans le magazine Elle, Nada Merrachi expliquait vouloir « aider les femmes qui vivent la même lutte que moi et leur donner une voix ». Sur son site Internet, la créatrice affirme qu’après avoir pris la décision de se couvrir les cheveux, elle « a eu du mal à trouver des vêtements qui correspondaient autant à son style personnel qu’à ses croyances et ses valeurs fondamentales ».

Des critiques de toutes parts

Une tendance qui séduit déjà au Moyen-Orient et qui, selon nos confrères de RMC, pourrait rapporter gros puisque la mode islamique représenterait un marché mondial estimé à 320 milliards de dollars et en forte croissance.

Bien que saluée par de nombreux internautes, la marque reste tout de même sur le feu des critiques. De l’extrême droite française notamment dont la députée de la Drôme, Lisette Pollet qui, sur X, a vu dans la campagne de communication de Merrachi « une instrumentalisation idéologique et commerciale qui heurte nos valeurs républicaines et notre patrimoine ».

Mais les critiques viennent aussi souvent de la part de consommateurs du monde entier, aussi bien pour la qualité des tissus utilisés que pour les prix pratiqués.