Racisme : Le président de la Conmebol compare les joueurs brésiliens au singe « Cheetah » dans Tarzan

Le Brésil est en colère contre la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) après les propos scandaleux de son président, le Paraguayen Alejandro Dominguez. Ce dernier a déclaré publiquement lundi soir, lors d’une cérémonie de tirage au sort de la Copa Libertadores, que « la Conmebol sans les clubs brésiliens serait comme Tarzan sans Cheetah ».
Le tout dans un contexte de tension extrême sur le sujet du… racisme, alors même que certains clubs brésiliens comme celui de Palmeiras ont été la cible de cris de singe venant des tribunes et se sont plaints de ne pas être suffisamment protégé par la Conmebol. Ceux-ci menaçaient même de ne plus participer à la compétition. Ce ne sont pas les propos de Dominguez qui risquent d’apaiser les tensions.
« Une comparaison abominable »
Mardi Leila Pereira, présidente du club de Sao Paulo, a condamné une déclaration « désastreuse ». « Il n’est pas possible qu’après l’affaire de racisme subie par les joueurs de Palmeiras au Paraguay, le président de la Conmebol fasse une comparaison aussi abominable. Cela semble même une provocation envers Palmeiras et les autres clubs brésiliens », a-t-elle déclaré à Globo Esporte.
En assimilant avec un grand sourire les Brésiliens à « Cheetah », le singe de Tarzan, Alejandro Dominguez ne pouvait pas ne pas se rendre compte de l’horreur de ses propos. Ou peut-être que si – ce qui est encore plus grave – si l’on en croit les excuses qu’il a présentées depuis.
« La phrase que j’ai utilisée est une expression populaire et je n’ai jamais eu l’intention de mépriser quiconque, a écrit mardi M. Dominguez sur X. Je tiens à exprimer mes excuses […]. J’ai toujours promu le respect et l’inclusion dans le football et dans la société, des valeurs fondamentales pour la Conmebol », s’est encore confondu M. Dominguez.
Les larmes de Luighi qui ont ému le Brésil
La présidente de Sao Paulo, Mme Pereira, avait accusé la Conmebol de « laxisme » après un match U20 de la Libertadores et les larmes de son capitaine Luighi écœuré par les cris de singes à l’encontre de plusieurs joueurs de Palmeiras. « Jusqu’à quand cela va-t-il continuer ? Que va faire la Conmebol » a lancé le joueur de 18 ans. La Conmebol a infligé une amende de 50.000 dollars au club paraguayen de Cerro Porteño et l’a exhorté à la promotion de campagnes antiracistes.
La sanction a été considérée « insignifiante » par la Confédération brésilienne de football (CBF), qui a exprimé dans un communiqué « sa totale indignation » devant la « totale inefficacité de la décision de la Commission de discipline de la Conmebol » qui selon elle « encourage malheureusement la pratique de nouveaux actes criminels ».