Brésil : Menacé de retrait de passeport, un des fils de Bolsonaro s’exile aux Etats-Unis

Dans la famille Bolsonaro, on demande le fils. Eduardo Bolsonaro, fils de l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, a annoncé ce mardi qu’il renonçait « temporairement » à son mandat de député pour s’installer aux Etats-Unis.
Une décision qui intervient alors même que la Cour suprême brésilienne doit examiner la possibilité de confisquer son passeport, en raison de son rôle présumé dans des actions visant à contester le gouvernement actuel de Luiz Inácio Lula da Silva. « Si le juge veut confisquer mon passeport, voire me faire arrêter, pour que je ne puisse pas dénoncer ses crimes aux États-Unis, c’est exactement là que je vais rester », a déclaré Eduardo Bolsonaro dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
« Je ne reviendrai que lorsque le juge sera puni »
Eduardo Bolsonaro, 40 ans, est un allié de Donald Trump et un fervent défenseur de son père, actuellement visé par une enquête pour tentative présumée de coup d’État après sa défaite électorale en 2022. Ces derniers mois, il s’est rendu plusieurs fois aux États-Unis, affirmant vouloir « dénoncer » la situation politique au Brésil auprès des milieux conservateurs américains.
Son exil temporaire est une réponse directe au juge de la Cour suprême brésilienne Alexandre de Moraes, qui a demandé le 3 mars au parquet d’examiner une demande de saisie de son passeport. Une requête qui émane de parlementaires du Parti des travailleurs (PT), qui accusent Eduardo Bolsonaro d’utiliser ses voyages pour nuire à la souveraineté du Brésil. « Je ne reviendrai que lorsque [le juge] Moraes sera puni pour ses crimes et son abus d’autorité », a-t-il ajouté, accusant le magistrat d’être un « psychopathe sans limite » menant un « acharnement totalitaire » contre lui et son père.
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Bolsonaro face à la justice brésilienne
Cette affaire se déroule alors que la Cour suprême brésilienne doit décider dans les prochains jours si Jair Bolsonaro sera officiellement jugé pour avoir orchestré un plan visant à se maintenir au pouvoir illégalement.
L’ancien président d’extrême droite a déjà vu son passeport confisqué en 2023 dans le cadre d’une enquête sur un supposé projet de coup d’État. Son fils Eduardo, lui, s’engage désormais à « lutter pour l’amnistie » des partisans bolsonaristes condamnés pour leur participation aux émeutes du 8 janvier 2023, lorsque des milliers de manifestants pro-Bolsonaro ont saccagé les institutions brésiliennes à Brasilia. Avec cette fuite aux États-Unis, Eduardo Bolsonaro semble vouloir internationaliser le combat judiciaire et politique de son père, en mobilisant le camp ultra-conservateur américain, où il bénéficie d’un soutien influent. Reste à savoir comment Washington réagira à la présence prolongée sur son sol de cet ex-député controversé.