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Le label de Drake demande le retrait de sa plainte au sujet d’un tube de Kendrick Lamar

Le label Universal Universal Music Group (UMG) a demandé le rejet d’une plainte pour diffamation déposée en janvier à New York, en plus d’une autre au Texas, par le rappeur canadien Drake, qui accuse le groupe d’avoir « approuvé, publié et lancé une campagne pour faire du « buzz » à partir d’un morceau de rap ». Ce dernier désigne le très acclamé tube de Kendrick Lamar, Not Like Us, sorti l’an dernier et auréolé de nombreux prix. Le rappeur américain y qualifie son rival de 38 ans de « pédocriminel », l’accusant d’entretenir des relations avec des mineures.

Or, si ce morceau au vitriol n’était qu’un élément de plus dans les traditionnelles battles de mots entre artistes de hip-hop, les derniers piques de son rival sont allés bien trop loin pour Drake, qui s’est aussi plaint d’avoir été la cible de « menaces physiques », alors qu’un vigile de sa propriété de Toronto a été blessé par des coups de feu en mai dernier. Mais pour UMG, la plainte pour diffamation du rappeur n’est qu’une tentative pour lui de « panser ses plaies » après avoir perdu un « battle de rap qu’il a provoqué et auquel il a volontairement participé » contre Kendrick Lamar.

« Dénuée de fondement »

Selon les documents contenant la demande de rejet de la plainte, consultés par Variety, UMG accuse ainsi le rappeur de 38 ans d’être de mauvaise foi. « Au lieu d’accepter sa défaite comme le rappeur serein qu’il prétend souvent être, (Drake) a poursuivi sa propre maison de disques dans une tentative malencontreuse de panser ses plaies », est-il indiqué. « Sa plainte est totalement dénuée de fondement et doit être rejetée avec préjudice ».

Comble de l’ironie, le groupe a également rappelé dans sa requête que le rappeur avait lui-même signé une pétition trois ans plus tôt dénonçant « la tendance des procureurs à utiliser l’expression créative des artistes contre eux » en interprétant leurs paroles comme des faits avérés. Or, le morceau de Kendrick Lamar partage selon eux des « opinions » et « hyperboles rhétoriques » ne pouvait donner lieu à des actions en justice.

Une société à l’approche « dangereuse »

« Drake avait raison à l’époque et il a tort aujourd’hui », ont-ils ajouté. « Les allégations injustifiées de la plainte contre UMG ne sont rien d’autre qu’une tentative pour Drake de se sauver la face après l’échec de son battle de rap contre Kendrick Lamar ». Enfin, le label, qui représente aussi Kendrick Lamar, a rappelé à Drake que leur système de promotion des artistes n’allait pas seulement dans un sens.

L’équipe juridique du rappeur a rejeté la demande d’UMG, accusant même l’approche « dangereuse » de la compagnie à des fins lucratives. « UMG veut faire croire qu’il s’agit d’un battle de rap afin de détourner ses actionnaires, ses artistes et le public de la vérité, qui est que cette société sans scrupule est enfin dénoncée pour avoir profité d’une désinformation dangereuse qui a déjà donné lieu à de multiples actes de violence », ont-ils déclaré à Variety. « Cette motion est un stratagème désespéré d’UMG pour éviter de rendre des comptes, mais nous sommes convaincus que cette affaire se poursuivra et continuera à révéler le long historique d’UMG en matière de mise en danger, d’abus et d’exploitation de ses artistes ».