Algérie

Rachid Nekkaz interpellé par les autorités marocaines après une vidéo diffusée à Marrakech

L’activiste politique algérien Rachid Nekkaz a été arrêté lundi 17 mars à Marrakech par les autorités marocaines, avant d’être relâché sur ordre du parquet. Cette arrestation a fait suite à des déclarations diffusées en direct sur YouTube, où il a abordé la question du Sahara occidental ainsi que l’origine de la construction de la célèbre mosquée Koutoubia.

Rachid Nekkaz a été interpellé après avoir publié une vidéo dans laquelle il affirmait que la mosquée Koutoubia avait été construite en 1146 par Abdelmoumen Ibn Ali El Koumi, un dirigeant Almohade d’origine algérienne. Il a également rappelé que ce dernier avait rencontré le théologien marocain Ibn Toumert près de Béjaïa, en Algérie, et que leur alliance avait permis d’unifier une grande partie de l’Afrique du Nord.

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Mais c’est surtout son discours sur le Sahara occidental qui a provoqué une réaction immédiate des autorités marocaines. Nekkaz a dénoncé « l’occupation illégale » de ce territoire par le Maroc, rappelant qu’il était sous domination espagnole avant la Marche verte de 1975. Il a réitéré que la seule issue possible au conflit devait passer par un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui.

Réactions des médias marocains et libération sous conditions

Suite à cette arrestation, plusieurs médias marocains ont vivement critiqué Rachid Nekkaz, l’accusant de « falsification de faits historiques » et de « tentative de diffusion de contre-vérités portant atteinte au patrimoine marocain et à l’intégrité territoriale du Royaume ». Certains sont même allés jusqu’à le qualifier « d’agent du régime algérien ».

Cependant, après son audition par les services de sécurité de Marrakech, le parquet a ordonné sa libération. Cette décision semble montrer que les accusations portées contre lui n’étaient pas suffisantes pour justifier une détention prolongée.

Un militant toujours sous les projecteurs

Connu pour ses prises de position tranchées et ses interventions médiatiques, Rachid Nekkaz a souvent été au cœur de polémiques politiques en Algérie comme à l’international. Cette nouvelle arrestation au Maroc ne fait que renforcer son image de militant engagé, prêt à défier les autorités sur des sujets sensibles comme la souveraineté territoriale et l’histoire commune de l’Afrique du Nord.

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Alors que les tensions entre l’Algérie et le Maroc restent vives, cet épisode démontre une fois de plus la sensibilité extrême du dossier du Sahara occidental et l’importance du contrôle du récit historique dans les relations entre les deux pays.

En résumé

  • L’activiste politique algérien Rachid Nekkaz a été brièvement arrêté à Marrakech le 17 mars suite à une vidéo YouTube controversée. Dans cette diffusion, il abordait deux sujets sensibles : l’origine de la mosquée Koutoubia et la question du Sahara occidental.
  • Nekkaz a notamment affirmé que la Koutoubia avait été construite par un dirigeant d’origine algérienne en 1146. Plus controversé encore, il a qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d’occupation illégale, appelant à un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui.
  • Les médias marocains ont vivement réagi, accusant l’activiste de falsification historique et d’atteinte à l’intégrité territoriale du royaume. Certains l’ont même désigné comme un agent du régime algérien. Malgré ces accusations, le parquet a ordonné sa libération après une brève audition.